Un libraire menacé de poursuites pour avoir vendu « Baise-moi », de Virginie Despentes
Les temps sont durs pour les intellectuels russes indépendants. Le libraire Boris Kupriyanov est dans le collimateur du bureau du procureur de Moscou pour avoir vendu des livres « pornographiques », parmi lesquels « Baise-moi » de Virginie Despentes. Les ouvrages incriminés ont été saisis par la police. Cette librairie, fréquentée par les intellectuels moscovites, est aujourd'hui menacée de fermeture. L'un de nos Observateurs pour la Russie, Ostap Karmodi, a contacté le libraire. sur sa fiche profil.
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Les temps sont durs pour les intellectuels russes indépendants. Le libraire Boris Kupriyanov est dans le collimateur du bureau du procureur de Moscou pour avoir vendu des livres « pornographiques », parmi lesquels « Baise-moi » de Virginie Despentes. Les ouvrages incriminés ont été saisis par la police. Cette librairie, fréquentée par les intellectuels moscovites, est aujourd'hui menacée de fermeture. L'un de nos Observateurs pour la Russie, Ostap Karmodi, a contacté le libraire.
Posez vos questions à Ostap Karmodi sur sa fiche profil.
Pas de pitié pour les libéraux
Le blogueur « Occuserpens », approuve la plainte du procureur de Moscou.
Attendons de voir. Mais je n'ai pas de pitié pour Falanster. Cette histoire est typique des pleurnicheries des libéraux de droite. Ils se battent pour leur droit de diffuser de la pornographie et de la propagande nazie. S'ils s'en sortent, tant mieux pour eux. Mais c'est leur problème, pas le nôtre. »
Publié le 16 décembre 2007
Quel est le problème avec la pornographie?
Commentaire du blogueur de Voronezh, Vitali Chernikov. Selon lui, la pétition est à côté de la plaque.
Les pétitionnaires veulent convaincre les autorités que les livres censurés ne sont pas des ouvrages pornographiques, mais des productions artistiques. Pour moi, leur ligne de défense n'est pas la bonne. Quelle différence cela ferait-il si les ouvrages étaient bel et bien pornographiques ? Quel est le problème avec le porno ? Si l'on n'aime pas ce genre de livres, il suffit de changer de rayon... »
Publié le 17 décembre 2007
Les blogueurs se mobilisent pour sauver la librairie
Des centaines de blogueurs ont déjà signé cette pétition en ligne.
La communauté littéraire de Russie proteste contre les poursuites judiciaires contre Boris Kupriyanov, directeur de la librairie Falanster. Cette librairie est l'une des meilleures de Moscou (...). Les livres qu'elle vend reflètent la culture moderne de notre pays. (...) »
Le commentaire de Boris Kupriyanov
Il semble que les autorités veuillent fermer tous les lieux où les intellectuels se réunissent et échangent des idées. Je pense que c'est une initiative des autorités locales. Mais quelles que soient les personnes qui sont derrière ces attaques, on ne peut pas nier qu'il y a de moins en moins de lieux de ce genre.Ca a commencé il y a un mois, quand la police est venue à la librairie pour confisquer mes livres. Après cela, j'ai eu un afflux de visiteurs bizarres, qui me demandaient des livres publiés par la maison d'édition Ultra.kultura, qui a été fermée il y a un an. Par la suite, nous avons eu cet avertissement du bureau du procureur, qui nous demandait de ne plus vendre les livres interdits par les services de sécurité fédéraux. Et finalement, j'ai été convoqué par la police, qui m'a dit que je risquais des poursuites pénales et que cette décision venait de l'Institut de culturologie.
Il y a pourtant d'autres librairies qui vendent ces ouvrages. D'ailleurs, ils ont été republiés par des maisons d'édition russes. Il n'y a pas d'explication raisonnable. Nous ne sommes pas une organisation politique, mais juste un lieu culturel. »
Images de la librairie
Filmée le 16 décembre 2007