Au Liban, des épargnants à bout de nerfs mettent le feu à des agences bancaires

Au Liban, des épargnants exaspérés ont mis le feu, jeudi 16 février, à plusieurs agences bancaires et fermé des routes pour réclamer leur argent bloqué dans les banques. Conséquence de la grave crise économique qui frappe le Liban, des restrictions draconiennes empêchent depuis 2019 les clients de retirer leur argent, surtout en dollars.

Capture d'écran montrant la devanture d'une agence bancaire à Beyrouth en feu, jeudi 16 février.
Capture d'écran montrant la devanture d'une agence bancaire à Beyrouth en feu, jeudi 16 février. © @NewsFolioweb
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Dans le quartier de Badaro à Beyrouth, une cinquantaine de personnes ont vandalisé et incendié les façades d'au moins quatre banques, une action coup-de-poing lancée par le collectif "Cri d’épargnants", qui regroupe des épargnants qui se considèrent lésés.   

Vidéo et photos montrant des protestataires mettre le feu à la façade deux agences bancaires en feu, dans le quartier cossu de Badaro, jeudi 16 février. Il s’agit d’agences de Bank Audi et Le Crédit Libanais.

Les manifestants se sont ensuite rassemblés devant la maison du président de l’Association des Banques du Liban (ABL), Salim Safir, et ont mis le feu à son portail.

Vidéo montrant des protestataires mettre le feu au domicile de Salim Safir, président de l’Association des Banques au Liban (ABL), jeudi 16 février.
“Lui, c’est le plus grand des voleurs” crie l’un des manifestants devant la porte du domicile de Salim Safir, jeudi 16 février.

 

Depuis 2019, le Liban est plongé dans une grave crise économique, marquée par une chute vertigineuse de la livre libanaise face au dollar. Les banques imposent des restrictions draconiennes aux clients, qui n’ont pratiquement plus accès à leurs avoirs. 

À l’été 2022, des clients avaient commis une série de braquages pour retirer leur argent, ce qui avait poussé les banques à fermer pendant plusieurs semaines.

>> LIRE SUR LES OBSERVATEURS : Crise économique au Liban : des dépositaires excédés braquent leur propre banque

Le 6 février, l'Association des banques du Liban (ABL) a annoncé une grève ouverte du secteur, pour protester notamment contre une décision de justice qui a tranché en faveur d’un couple d’épargnants dans un litige qui l'oppose à Fransabank. 

C’est cette nouvelle fermeture qui a mis le feu aux poudres le 16 février.

Jeudi, le dollar s'échangeait à plus de 80 000 livres libanaise sur le marché parallèle au Liban, marquant un nouveau record de dépréciation de la monnaie libanaise. Aujourd’hui, le salaire minimum vaut l’équivalent de 8 dollars contre 450 dollars avant le début de la crise.