Cette phrase antivaccin du président de la Polynésie française est un lapsus sorti de son contexte
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Une vidéo partagée sur Twitter attribue des propos anti-vaccins au président de la Polynésie française Édouard Fritch. En réalité, cette phrase prononcée le 15 novembre est un lapsus sorti de son contexte qui n’a rien à voir avec sa politique d’incitation à la vaccination.
“Malheureusement ce vaccin peut mener à la mort”. Dans une vidéo vue plus de 30 000 fois sur Twitter, ces propos anti-vaccins sont attribués au président de la Polynésie française, Edouard Fritch. Les différents comptes la relayant l’ont d’ailleurs accompagnées de légendes à charge. Par exemple, le compte @SchaefferMarly1 a écrit le 19 novembre : “le Président de la Polynésie française vient de comprendre la dangerosité du vaccin”.
🇫🇷 Édouard Fritch le président de la Polynésie Française vient de comprendre la dangerosité du vaccin et ne veut pas être responsable des futurs drames devant les familles pic.twitter.com/4ZDFwxTQRp
— Schaeffer Marlyse. (@SchaefferMarly1) November 19, 2021
Replacer ces propos dans le bon contexte
Pour s’assurer que ces propos ont bien été prononcés par Edouard Fritch, on peut se rendre dans l’onglet “discours” du site de la présidence de la Polynésie française. On y retrouve les différentes allocutions prononcées par le président. Il s’est exprimé le 15 novembre sur la “levée de l’état d’urgence sanitaire”. Puisque cette occurrence intervient avant le 19 novembre - date de publication des tweets - cette piste est à explorer.
La recherche Google “allocution président Polynésie état d’urgence sanitaire” limitée à la date du 15 novembre 2021 permet de retrouver la vidéo de l’ensemble de l’allocution et de la conférence de presse qui l’a suivie. Or, après 37 minutes et 55 secondes de vidéo, Edouard Fritch a effectivement prononcé la phrase “malheureusement ce vaccin peut mener à la mort”.
Ces propos peuvent donc bien être attribués au Président de la Polynésie française. Mais il est important de regarder la vidéo dans son ensemble plutôt que de se fier aux montages partagés sur Twitter. Quelques secondes après ce lapsus, Edouard Fritch a été corrigé par un journaliste : “Vous voulez parler du virus pas du vaccin”. Pourtant le président ne semble pas s'être rendu compte de son lapsus.
D’ailleurs, tout le propos tenu lors de cette conférence de presse par le président consiste en un plaidoyer pour la vaccination des polynésiens. Edouard Fritch explique notamment à 42:00 que des ecclésiastiques l’ont accusé “de considérer le vaccin comme un Dieu”, il ajoute aussi à 42:15 : “ce que je veux, c’est que ma population se protège, qu’elle se vaccine”.
Depuis plusieurs semaines, Edouard Fritch a multiplié les prises de paroles similaires, démis de ses fonctions son vice-président qui refusait le vaccin, et instauré une obligation vaccinale qui entrera en vigueur le 23 décembre pour tous les Polynésiens exerçant un métier au contact du public. Des actes qui contredisent largement ce lapsus sorti de son contexte et exploité par des comptes anti-vaccins.