Bhutto assassinée, nos Observateurs craignent l’embrasement
L'ex-premier ministre Benazir Bhutto a été assassinée cet après-midi a Rawalpindi, dans la banlieue d'Islamabad, après un meeting électoral. Nos observateurs au Pakistan réagissent à chaud à cet attentat. L'un d'entre eux, Rana Afzaal, était sur les lieux lorsque la bombe a éclatée.
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L'ex-premier ministre Benazir Bhutto a été assassinée cet après-midi à Rawalpindi, dans la banlieue d'Islamabad, après un meeting électoral. Nos observateurs au Pakistan réagissent à chaud à cet attentat. L'un d'entre eux, Rana Afzaal, était sur les lieux lorsque la bombe a éclaté.
« J'ai entendu la déflagration, très forte »
Rana Afzaal est militant du Parti du peuple de Benazir Bhutto. Il était encore dans le parc où s'est déroulé le meeting lorsque la bombe a explosé.
Bhutto a été attaquée alors qu'elle partait pour Islamabad en voiture. Le meeting était terminé. Je n'avais pas encore quitté le parc où s'était déroulé le rassemblement. J'ai entendu la déflagration, très forte. Je ne comprends pas comment elle a pu recevoir une balle, alors qu'elle était déjà, je crois, dans sa voiture blindée. Les causes de sa mort ne sont pas encore claires. Quand je suis parti de Rawalpindi, les manifestants commençaient à tout casser. Ils brûlaient des drapeaux et saccageaient des bureaux. Les gens étaient très en colère, je ne sais pas jusqu'où ça va aller. »
Posez vos questions à Rana Afzaal.
« Je suis triste, mais pas surpris »
Zaheer Alam Kidvai, professeur à Karachi, est l'un de nos Observateurs.
Je suis triste, mais pas surpris. Même si l'on met de côté la tragédie de la famille Bhutto (que l'on rapproche ici de celle des Kennedy), c'est une période noire pour le Pakistan. Musharraf n'est pas directement responsable. Mais sa politique ces derniers mois a précipité le pays dans le chaos. La moitié de ces 60 dernières années, le pays a été dirigé directement par l'armée. Et l'autre moitié, c'était pareil, mais de manière indirecte. La démocratie ici n'est qu'une façade. L'emprise des fondamentalistes s'étend aujourd'hui dans toute la société. La politique américaine, et britannique, a servi de catalyseur car elle a brouillé les repères. Les gens ne savent plus qui est l'allié de qui. Maintenant, si Musharraf truque les prochaines élections, la démocratie pakistanaise ne sera plus qu'une farce. Mais s'il ne le fait pas, les Taliban vont gagner. Dans les deux cas, le Pakistan sera perdant. »
Posez vos questions à Zaheer Alam Kidvai.
« Elle et son parti sont complètement corrompus »
Nezhat Shah est une journaliste Freelance d'Islamabad.
Rawalpindi n'est qu'à une demi-heure de chez moi en train. Mais je ne serais jamais allée à ce meeting de Bhutto. Nous savions tous que c'était trop dangereux. De toute façon, je respecte Bhutto, la femme, et je reconnais que c'est une politicienne brillante. Mais je ne souhaitais pas qu'elle gouverne notre pays. Car elle et son parti sont complètement corrompus. »