En Chine, il est désormais possible d'acheter les anciennes cabines de test Covid
Les cabines utilisées pour réaliser massivement les tests PCR ont perdu toute utilité depuis que Pékin a subitement mis fin à la politique "zéro Covid", en décembre 2022. En Chine, on cherche donc à leur donner une seconde vie, en les vendant en ligne et en leur trouvant une nouvelle fonction.
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Elles peuplaient les rues chinoises avant d’être soudainement mises hors service. Le 7 décembre 2022, le gouvernement chinois mettait fin à trois ans de politique "zéro Covid", stratégie qui consistait en partie à tester massivement et régulièrement la population.
Ces cabines de quelques mètres carrés avaient été installées par milliers dans plusieurs agglomérations chinoises, afin de pouvoir effectuer des tests PCR rapidement et à proximité. Conçues pour limiter au maximum le contact avec le personnel et les personnes testées, beaucoup consistent en de larges vitrages percés par deux trous au niveau des bras pour laisser passer des gants en latex.
De nombreuses cabines délaissées jonchent désormais les rues, en attendant que leur sort soit décidé.
Abandoned Covid test booths: the only remnants of China’s collective amnesia from the zero-Covid policy pic.twitter.com/RozeRs5aYx
— Yaling Jiang (@yaling_jiang) February 15, 2023
Certaines ont déjà trouvé un second souffle. Dans la ville de Suzhou, à l’est de la Chine, elles ont par exemple été transformées en boutiques éphémères dédiées au nouvel an lunaire, façon marché de Noël. Ailleurs en Chine, d’autres ont été transformées en librairies mobiles, en comptoir de street food ou en micro-centres de services de quartier.
"Cabine de test PCR à vendre"
Autre conséquence de l'abandon de l'approche "zéro Covid" : on peut désormais acheter ces cabines sur Tabao, le géant chinois de la vente en ligne. Pour des prix de départ qui commencent à une centaine de yuans (environ 14 euros).
Ce revirement soudain de la politique sanitaire chinoise a laissé de nombreuses entreprises du secteur avec du stock inutile, comme l’explique le média chinois en ligne The Paper. L’article rapporte le cas d’un responsable de vente d’une entreprise de tests médicaux, qui ne savait pas quoi faire d’une dizaine de cabines devenues soudainement obsolètes. Il explique donc les avoir mises en vente sur Taobao, via le compte que sa femme utilisait pour vendre des vêtements.
Ce surplus de cabine est loin d’être l'unique préoccupation des professionnels des équipements médicaux, qui avaient adapté leur production et créé beaucoup d’emplois pour répondre à la forte demande et à la durabilité annoncée de la politique "zéro Covid". Beaucoup ont perdu leur travail, et les laboratoires réalisant les tests se retrouvent avec des stocks d’écouvillons, éprouvettes et autres matériels médicaux dont ils n’ont plus besoin – et que certains bradent sur les réseaux sociaux.
Quand Pékin avait annoncé l’installation par milliers de "station permanente de test Covid", certains économistes avaient fait part de leurs réserves sur le coût économique et la durabilité de l’opération.
Malgré l’investissement massif du pays dans le dépistage et l’isolement, le système de santé chinois peine désormais à faire face à la flambée de cas qui a suivi la fin du "zéro covid", mettant en évidence un manque de moyens alloués aux structures de soin.