À Sidi Kacem, des Marocains transforment les espaces abandonnés en parterres de fleurs
Publié le : Modifié le :
Dans le nord-ouest du Maroc, à Sidi Kacem, des habitants ont commencé à réhabiliter une ancienne décharge sauvage et un terrain vague en les fleurissant. Notre Observateur a un objectif : planter près d’un million de fleurs dans sa ville dans les prochaines années.
Pour inciter les habitants de Sidi Kacem à participer à l’embellissement de leurs quartiers, Mohammed Adnan El Guennouni, un jeune entrepreneur de 36 ans, a créé l’association "Le futur est vert" en juin 2018. Grâce à des amis et quelques habitants motivés, il a réussi à transformer plusieurs espaces abandonnés de sa ville en parterres de fleurs :
Au Maroc, l’urbanisation des villes se fait de manière incontrôlée : des habitations et des murs en béton poussent comme des champignons. Or, on pense rarement à installer des espaces verts pour faire respirer les villes. L’an dernier, j’ai donc réuni quelques amis autour d’une idée : celle de réhabiliter un terrain public de 300 m2 qui servait de décharge sauvage dans le quartier "Cité d'urgence", à Sidi Kacem, pour y planter des fleurs.
La pépinière de l'association "Le futur est vert" à Sidi Kacem.
En juin 2018, je me suis battu pour pouvoir louer ce terrain à la municipalité et tenter de l’exploiter. J’ai réussi à avoir les autorisations et nous l’avons nettoyé et préparé pour y mettre des plantes. Aujourd’hui, nous l’avons transformé en une petite pépinière où nous faisons pousser des fleurs. Nous les vendons ensuite à des particuliers à des prix très bas, environ 3 dirhams [soit 0,28 euros, NDLR]. Une dizaine d’habitants nous aident à les entretenir et récupèrent une partie de l’argent.
{{ scope.counterText }}{{ scope.legend }} © {{ scope.credits }} {{ scope.counterText }}{{ scope.legend }}
© {{ scope.credits }}La transformation du terrain, de son nettoyage à l'installation d'une pépinière. Photos : Mohammed Adnan El Guennouni.
"Notre objectif est de planter un million de fleurs à Sidi Kacem d’ici à 2027"
Juste en face de cette pépinière, nous avons planté des fleurs sur un terrain vague où était régulièrement entreposé du matériel de chantier. Les retours de la part des habitants du quartier ont été très positifs, et cela a également incité les gens à ne plus déposer leurs déchets à ces endroits.
{{ scope.counterText }}{{ scope.legend }} © {{ scope.credits }} {{ scope.counterText }}{{ scope.legend }}
© {{ scope.credits }}La transformation du terrain vague. Photos : Mohammed Adnan El Guennouni.
Nous avons également fait des dons de fleurs à une maison de retraite, à un orphelinat et à une école. Tout cela a pu être réalisé grâce à des dons, venant notamment de Marocains résidant à l’étranger.
Des fleurs données par l'association à la maison de retraite de Sidi Kacem.
Nous avons également mené des activités de plantation dans trois écoles de la région pour inciter les enfants à avoir cet esprit vert et à prendre soin de leur environnement.
{{ scope.counterText }}{{ scope.legend }} © {{ scope.credits }} {{ scope.counterText }}{{ scope.legend }}
© {{ scope.credits }}Séance de sensibilisation et jardinage dans une école. Photos : Mohammed Adnan El Guennouni.
À terme, notre objectif est de planter un million de fleurs à Sidi Kacem d’ici 2027. Il y a un jardin abandonné dans la ville que nous souhaitons exploiter, mais nous attendons encore toutes les autorisations. Mon rêve serait de créer un parc floral tel que celui de Keukenhof, en Hollande !
Cela pourrait profiter à l’économie de notre ville, en attirant des voyageurs intéressés par le tourisme vert. Ce que je souhaite aussi, c’est que ce projet amène à une prise de conscience et pousse le grand public à planter davantage. Je crois que nous pouvons transformer ce pays en une terre de couleur où il fait bon vivre.