Vidéos - À Bombay, la mer "vomit" des déchets avec les fortes marées
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Les fortes marées et les pluies diluviennes de la mousson ont provoqué des "vagues de déchets" à Bombay : des tonnes de détritus, évacués vers la mer, sont revenues vers les quais et les trottoirs, témoignant de l'extrême pollution de la mer au bord de la capitale économique indienne. Certains habitants ont décidé d'agir et tentent de mobiliser sur l'urgence à changer les comportements.
Depuis le 13 juillet, des ordures, que la ville de Bombay envoie généralement vers l'océan, reviennent sur terre avec les très fortes marées de la saison, qui ont atteint leur pic avec une vague à 4,97 mètres dimanche. Plus de 12 000 tonnes de déchets et de débris ont été rejetés par la mer sur la célèbre promenade de Marine Drive, a indiqué mardi 17 juillet la Haute Cour de Bombay.
Retour sur ce phénomène avec la vidéo réalisée par notre rédaction, en collaboration avec nos Observateurs :
Sur les réseaux sociaux, plusieurs habitants de la mégapole d’environ 21 millions d’habitants ont publié des photos et vidéos du bord de mer recouvert par les ordures, certains rappelant que la nature ne faisait que "rendre ce qu'on lui a donné".
This is nature giving us back what we gave her..
KilaFateh #INC (@KilaFateh) 15 juillet 2018
Marine drive Mumbai.. littered with garbage that we throw away in the sea!
It's time we realize and stop abusing nature!@bhatia_niraj23 @msgpahujaa @KPadmaRani1 @Pro_India pic.twitter.com/cQuhJ9ZTYO
"La nature nous rend ce qu'on lui a donné. La Marine Drive à Bombay... jonchée des déchets que nous jetons dans la mer ! Il est l'heure de prendre conscience et d'arrêter d'abuser de la nature !"
#Sea giving it back to #Mumbai. The #Plastic and garbage thrown by people is being delivered back by High Tides. pic.twitter.com/lR0gM1Wd0s
Parveen Kaswan, IFS (@ParveenKaswan) 14 juillet 2018
"La mer rend à Bombay. Les déchets en plastique jetés par les gens sont rendus avec les marées hautes."
this is a picture of our beloved Mumbai today. a sea of garbage. a disease fest. a serious health hazard. @Dev_Fadnavis @PMOIndia @PiyushGoyal @arunjaitley #mumbai pic.twitter.com/kWh6cLv0XQ
Ekta Batra (@ekta_batra) 13 juillet 2018
"Voici une photo de notre Bombay bien-aimée. Une mer d'ordure. Un festival de maladies. Un grave danger pour la santé."
Week 143 . #Marinedebris Chronicle .
Afroz Shah (@AfrozShah1) 14 juillet 2018
Dear ocean ,
We messed with you and your citizens . I feel ashamed as a human that I got u to this breaking point .You Puke and we know u r unwell
Please forgive me my dear fishes and birds for messing with your life's
We do our bit pic.twitter.com/sWoJUWiS6Y
"Cher Océan, Nous avons joué avec toi et tes habitants. J'ai honte, en tant qu'humain, d'être arrivé à ce point de non-retour [...]"
This is what we have done to our city #Mumbairains #hightide #garbage pic.twitter.com/9JgQwo2Pow
"Voilà ce que nous avons fait à notre ville."
Look at this! pic.twitter.com/rGmmuj51nM
Sritika Dhar♌ (@SritikaDhar) 15 juillet 2018
Certains n'ont pas hésité à sortir les gants et à passer à l'action, comme le collectif "Beach Warriors" qui a organisé une collecte de déchets, en partenariat avec les agents municipaux. La rédaction des Observateurs de France 24 a contacté son fondateur, Chinu Kwatra :
Nous avons commencé samedi 14 juillet à 8 heures et terminé le dimanche 15 juillet à 8 heures. C'était la première fois qu'une opération de nettoyage de 24 heures était organisée en Inde !
18hrs done !!!
Chinu Kwatra (@chinukofficial) 14 juillet 2018
6hrs more & we will complete India's First Ever #24HoursCleanup
Lets kill the #PlasticMonster & #BeatPlasticPollution together
@AUThackeray@deespeak @ErikSolheim @mehtaindu @RandeepHooda @UNEnvironment @WorlikarHemangi pic.twitter.com/vytCWtdLEs
Le plastique désormais interdit
En Inde, la "guerre" du plastique bat son plein. Depuis le 23 mars, sur décision du gouvernement du Maharashtra, dont Bombay est la capitale, il est interdit de fabriquer, de vendre mais aussi de posséder et d’utiliser du plastique non réutilisable, par exemple sous forme de sac, gobelet, bouteille d’un volume inférieur à un demi-litre ou même décorations en tout genre qu’affectionnent les hindous pour leurs fêtes religieuses, comme le rapporte le journal Le Monde. Tout contrevenant est passible d’une amende comprise entre 5 000 et 25 000 roupies (de 61 à 308 euros). Voire, dans le pire des cas, d’une peine pouvant aller jusqu’à trois mois de prison.
Des mesures importantes mais qui, pour plusieurs habitants contactés par notre rédaction, ne sont pas à même de réparer les dégâts déjà causés par la consommation de plastique et de résoudre le problème de la mauvaise gestion des déchets, comme en témoignent les récents évènements. Et de fait : selon une étude publiée en 2014 par la revue américaine Public Library of Science Journal, 1 300 milliards de morceaux de plastique flottent à la surface de l’océan Indien.
Texte et vidéo : Maëva Poulet (@maevaplt)