CANADA

"Voilée au travail mais pas chez elle" : une policière victime d’intox au Canada

Des photomontages ont tenté de faire passer une jeune femme policière comme étant voilée dans la police et non voilée dans le cadre privé. Mais il s'agit d'une intox.
Des photomontages ont tenté de faire passer une jeune femme policière comme étant voilée dans la police et non voilée dans le cadre privé. Mais il s'agit d'une intox.
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Une apprentie policière canadienne s’est attirée les foudres d’internautes après avoir annoncé qu’elle travaillerait vêtue d’un voile. Sur les réseaux sociaux, des internautes ont affirmé qu’elle ne portait pas le voile dans le cadre privé, photo à l’appui… mais il s’agit en fait d’une manipulation grotesque.

Sondos Lamrhari est une jeune femme connue au Canada après d’être affichée sur les réseaux sociaux et dans les médias en hijab et uniforme de police depuis début avril. La jeune femme a affirmé qu'elle souhaitait le porter dans ses futures fonctions, créant ainsi un débat national au sein de la police et des personnalités politiques canadiennes.

Etudiante en techniques policières à Montréal, la jeune femme de 17 ans est devenue un symbole et a notamment été défendue par le Premier ministre du Québec, Philippe Couillard, qui a qualifié sa décision de "geste de bravoure".

Mais certains internautes canadiens ont essayé de diffuser des informations remettant en cause l’honnêteté de l’aspirante policière.

Exemple de publication qui a circulé sur Sondos Lamrahri. Les noms ont été floutés par France 24.

Sur ce photomontage diffusé via Facebook et WhatsApp, Sondos Lamrhari est montrée avec le voile et en uniforme de police (image du haut), puis soi-disant sans voile sur un deuxième cliché pris dans un cadre privé. "Quelqu’un peut-il m’expliquer ça??? Le hidjab dans la police mais sur fb [Facebook, NDLR], pas de hidjab", lit-on sur le commentaire qui accompagne l’image.

 

Pourquoi c’est faux

Si la ressemblance n’est pas flagrante, beaucoup d’internautes ont pris à la lettre la publication, s’indignant du comportement "hypocrite "de la policière.

Pour autant, et comme le montre le média canadien lactualité.com, une recherche inversée en utilisant Google Image ou encore TinEye permet de montrer que la jeune femme sur l’image du haut n’est pas Sondos Lamrhari, mais la designeuse montréalaise Elham Seyed. Celle-ci n’est pas étrangère à la thématique du voile puisqu’elle a été la première femme à concevoir un hijab pour la police fédérale australienne en 2009.

La légende de la photo, publicée sur le site du JournalDeMontreal, précise bien que cette femme est Elham Seyed, et non pas Sondos Lamrahri.

La photo de Sondos Lamrahri et de Elham Seyed se sont d’ailleurs retrouvées récemment dans le même article, participant probablement à la confusion du photomontage.

 

Vous voulez savoir comment vérifier simplement une image, et éviter de tomber dans les pièges d’internet ? N’hésitez pas à consulter notre guide de vérification ci-dessous !