10 ANS DES OBSERVATEURS

Dix ans des Observateurs : dix ans d’actualité en images amateur (1)

Photos prises entre 2008 et 2012.
Photos prises entre 2008 et 2012.

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La rédaction des Observateurs de France 24 fête son dixième anniversaire ce mois-ci. À cette occasion, nous avons sélectionné dix images amateur – prises ou relayées par nos Observateurs – illustrant des événements marquants de l’actualité des dix dernières années.

Dans cette première partie, nous revenons sur des évènements ayant été au cœur de l’actualité entre 2008 et 2012, en Asie, au Moyen-Orient et en Afrique.

 

2008 – Premières photos des victimes de la répression au Tibet

À quelques mois des Jeux olympiques de Pékin, le Tibet – vaste région sous contrôle chinois – se soulève. Le 10 mars, des manifestants réclament la libération de moines emprisonnés en octobre 2007. Le 14 mars, les protestations dégénèrent : les résidents non tibétains sont alors directement visés. L’armée chinoise reprend la situation en main, mais le bilan est lourd : au moins 19 morts selon le gouvernement, 80 selon l’opposition tibétaine en exil.

Le 18 mars, les premières images des victimes, prises au monastère de Kirit, sont diffusées, relayées par Free Tibet Campaign. Selon cette organisation, elles ont été prises après une manifestation organisée par des moines, ayant regroupé plusieurs centaines de personnes. La police aurait alors tiré sur la foule, faisant plusieurs morts. La rédaction des Observateurs de France 24 relaie ces images, un témoignage rare alors que Pékin tente de verrouiller l’information sur les événements.

>> LIRE SUR LES OBSERVATEURS : Premières photos de morts au Tibet

 

2009 – Iran : avec le "mouvement vert", Twitter devient une source essentielle d’images amateur

Le 13 juin 2009, la commission électorale iranienne annonce la victoire de Mahmoud Ahmadinejad, le président sortant ultraconservateur, à l’élection présidentielle, face à Mir Hossein Moussavi, un  candidat se présentant comme réformateur. Celui-ci rejette immédiatement les résultats, dénonçant des "irrégularités visibles et nombreuses". Très rapidement, les Iraniens descendent alors dans la rue pour dénoncer une élection truquée, avec notamment le slogan "where is my vote" (où est mon vote) : c’est le début du "mouvement vert" (la couleur du parti de Moussavi).

Avec ce mouvement, les jeunes iraniens montrent l’utilité de Twitter : dans un pays fermé aux journalistes étrangers, ce sont les images postées sur ce site de microblogging qui permettent au monde de suivre le soulèvement de la jeunesse iranienne. Parmi les nombreuses photos qui émergent, celle de cette manifestation témoigne de l’ampleur du mouvement, qui sera néanmoins rapidement réprimé dans le sang.

>> LIRE SUR LES OBSERVATEURS : Des téléphones portables contre la censure

 

2010 – Tunisie : une manifestation à Sidi Bouzid…. qui va devenir une révolution

La rédaction des Observateurs de France 24 est parmi les premières à couvrir les manifestations qui allaient donner lieu au printemps arabe. Dès le 20 décembre, notre équipe publie ainsi des photos des manifestations à Sidi Bouzid, au centre de la Tunisie, ayant circulé sur les réseaux sociaux.

Trois jours plus tôt, Mohammed Bouazizi, un vendeur de légumes, s’était immolé par le feu pour protester contre le fait que la police lui avait confisqué son charriot.  En réaction, de violentes manifestations éclatent alors dans la ville. "Depuis trois jours, les internautes tunisiens commentent les images des violents affrontements qui ont éclaté vendredi dans la ville de Sidi Bouzid, à 265 km au sud-ouest de Tunis. Des images d’émeutes contre les forces de l’ordre et de voitures brûlées qu’il est rare de voir dans un pays verrouillé par les autorités", écrivions-nous alors. Les autorités nient dans un premier temps l’existence même de ces évènements. De son côté, notre Observateur indique : "Ce sont les enfants qui ont grandi avec ce régime qui se retournent contre lui." 

>> LIRE SUR LES OBSERVATEURS : Violences à Sidi Bouzid après une tentative d’immolation

Sidi Bouzid marque le début d’une contestation qui fera chuter le régime de Ben Ali le 14 janvier 2011 et provoquera une onde de choc en Égypte, en Libye, en Syrie, au Yémen ou encore au Bahreïn, un mouvement qui sera désigné sous le terme de "printemps arabe".

 

2011 – La crise post-électorale en Côte d’Ivoire : quatre mois de couverture intensive par nos Observateurs

Alors que la Tunisie s’embrase, la Côte d’Ivoire connaît également des troubles à partir de décembre 2010. Le 2 décembre, la Commission électorale indépendante publie les résultats de l’élection présidentielle, certifiés par l'ONU : Alassane Ouattara est proclamé vainqueur face à Laurent Gbagbo, le président sortant. Mais c’est sans compter le Conseil constitutionnel, composé de proches de Gbagbo, qui invalide ces résultats et le proclame vainqueur.

Le pays s’enfonce alors dans une spirale de violences, jusqu’à l’arrestation de Laurent Gbagbo début avril 2011, commentée en direct par l’un de nos Observateurs : des combattants s’engagent pour un camp ou l’autre, des exécutions sommaires sont commises, des barrages routiers sont dressés, des milliers de personnes sont déplacées, d’autres ont du mal à trouver de quoi se nourrir et des pillages sont commis… Des centaines de photos parviennent à notre rédaction et circulent sur les réseaux sociaux, témoignant des différents aspects du conflit. Nous avons choisi celle-là : des combattants pro-Gbagbo s’entrainant dans les rues d’Abidjan, une manière de faire également de la communication.

>> LIRE SUR LES OBSERVATEURS : Un soldat de Gbagbo témoigne : "S’il le faut, je suis prêt à attaquer l’Onuci"

 

2012 – Le nord du Mali sous occupation islamiste : la vie quotidienne documentée par nos Observateurs

À partir de janvier 2012, différents groupes rebelles – MNLA (Touareg indépendantistes), Ansar Dine, AQMI et Mujao (jihadistes) – s’attaquent à plusieurs villes situées dans le nord du Mali, une zone régulièrement secouée par des rébellions touareg.

Dénonçant le manque de moyens alloués à l’armée malienne pour défendre le territoire national, des militaires réalisent un coup d’État fin mars, ce qui désorganise les opérations dans le nord du pays. Les insurgés en profitent alors pour s’emparer de Kidal, Gao et Tombouctou, en l’espace de quelques jours.

Progressivement, les jihadistes mettent en place l’application de la charia dans le nord du pays : la consommation et la vente d’alcool et de cigarettes sont interdites, ce qui entraîne la fermeture de bars, la musique est interdite, le port du voile islamique est rendu obligatoire pour les femmes, des tribunaux islamiques sont instaurés, exécutant ou infligeant des châtiments corporels (amputations, lapidations, flagellations) aux personnes déclarées coupables d’adultère, de vol… Plusieurs mausolées sont également détruits à Tombouctou. Durant plusieurs mois, nos Observateurs ont envoyé leurs images et leurs témoignages, pour raconter la vie des habitants sous la coupe des islamistes.

>> LIRE SUR LES OBSERVATEURS : Images amateurs du nord du Mali sous la coupe des islamistes

 

Retrouvez la seconde partie de cet article ici : Dix ans des Observateurs : dix ans d'actualité en images amateur (2)