Trois Bretons autour du monde pour sensibiliser à la protection des océans
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Depuis quatre mois, trois jeunes Bretons parcourent l’Australie pour ramasser les déchets sur les plages et rencontrer les acteurs œuvrant au quotidien pour protéger l’écosystème marin et côtier. Leur objectif : sensibiliser à ces thématiques, en mettant en avant les solutions permettant de lutter contre la pollution dans ce pays, comme dans ceux où ils se rendront par la suite.
Les océans et les littoraux de la planète sont de vrais dépotoirs, tant la quantité de déchets qui s’y amoncelle est considérable – du plastique pour l’essentiel. Au moins 269 000 tonnes de débris plastiques flotteraient ainsi à la surface de la mer, selon une étude publiée dans la revue PLOS ONE fin 2014. Sans compter les centaines de milliers de tonnes de déchets se trouvant au fond des océans et sur les côtes.
Selon le Ministère français de l’environnement, de l’énergie et de la mer, environ 70 à 80 % des déchets présents dans la mer et sur le littoral proviendraient d’activités terrestres (industrie, etc.), tandis que le reste serait lié aux activités maritimes (pêche, etc.).
Partant de ces constats, trois jeunes Bretons ayant grandi à Dinard, dans l’ouest de la France, ont lancé le projet "Ocean Cleaner’zh" il y a un an. Après plusieurs mois de préparation et de rencontres avec des associations, ils sont finalement arrivés à Sydney, en Australie, le 27 septembre dernier.
"La sensibilisation reste l’une des meilleures solutions contre la pollution"
Aurélien Trotel, âgé de 22 ans, participe au projet avec Jordan Bili-Prodhomme et Clément Trotel, 23 ans et 25 ans.Depuis quatre mois, nous rencontrons des gens qui se mobilisent pour protéger la Grande Barrière de corail et les animaux, tels que les tortues, ou encore pour lutter contre l’utilisation des sacs plastiques. Ils nous parlent des problèmes qu’ils rencontrent et des solutions pour y faire face. Puis nous partageons leurs témoignages sur Internet.
Par exemple, nous avons rencontré Heidi Taylor, la fondatrice de la Fondation Tangaroa Blue. Elle lutte contre les déchets marins, en organisant des récoltes sur les plages, en intervenant dans les écoles, dans les entreprises, auprès du gouvernement… Et elle déborde d’énergie ! [Cette ONG a notamment développé une base de données concernant les déchets récoltés sur les plages et le long des rivières, alimentée par des volontaires australiens, NDLR.]
"Si chacun fait des efforts au quotidien, il est possible d’avancer collectivement"
Nous avons l’impression que la sensibilisation reste l’une des meilleures solutions pour lutter contre la pollution, d’après tous les témoignages que nous avons pu recueillir. En incitant les gens à ne rien jeter dans la nature, à utiliser des sacs réutilisables pour faire leurs courses ou encore des gourdes plutôt que des bouteilles en plastique, il est possible d’avancer collectivement. Nous nous sommes d’ailleurs rendus dans une classe à Saint-Malo [en Bretagne] avant notre départ, pour sensibiliser les élèves à tous ces éco-gestes.
"Nous sommes toujours impressionnés par la quantité de déchets que l’on peut trouver sur les plages"
Par ailleurs, depuis quatre mois, nous organisons régulièrement des récoltes de déchets sur les plages. Au-delà de ce que l’on peut trouver – matériel de pêche, débris en provenance d’Asie, etc. – nous sommes toujours impressionnés par la quantité de déchets échoués sur le littoral. Dans un parc national situé dans le Queensland [à l’est de l’Australie], un homme nous a montré des photos d’un ponton de 3 mètres de long, qui s’était retrouvé sur la plage…
Les trois Bretons ont ramassé 200 kg de déchets dans ce parc national situé dans le Queensland, en deux jours, au mois d'octobre.
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Enfin, nous contribuons au projet scientifique Algobox [mené par un laboratoire de l’Université de Bretagne-Sud, en France, NDLR], dont l’objectif est de contribuer à la régénération des dunes grâce à des algues fixant le sable. Lorsque nous voyons des plages où des algues ont échoué en masse, nous les prenons en photo pour les envoyer au laboratoire. L’idée est de voir s’il pourrait être judicieux d’implanter ce projet en Australie ou non.
Pour financer leurs aventures, ces trois Bretons ont lancé une campagne de crowdfunding avant leur départ, mais ils ne disposent d’aucun autre soutien financier majeur. Afin de s'en sortir, ils travaillent donc dans des fermes en Australie. Ils comptent ensuite se rendre en Indonésie, en Équateur, au Pérou, au Chili et en Argentine, avant de revenir en France en 2018.
>> Si vous souhaitez les aider, vous pouvez les contacter par email (postmaster@oceancleanerzh.fr), sur leur site Internet ou leur page Facebook.