Vidéo : une Thaïlandaise forcée de s’agenouiller devant un portrait du roi
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Une centaine de personnes se sont réunies dimanche devant un poste de police de l’île de Koh Samui en Thaïlande, où était détenue une femme arrêtée pour crime de lèse-majesté, afin que celle-ci présente des excuses publiques. La police a alors amené la femme à l’entrée du commissariat et l’a forcée, sous les huées de la foule, à s’agenouiller devant un portrait du roi défunt.
Cette femme de 43 ans, Umaporn Sarasa, a été mise en examen ce weekend pour insulte à la famille royale suite à des publications sur les réseaux sociaux. En Thaïlande, toute personne offensant le roi ou ses proches est passible de 15 ans d’emprisonnement.
Plusieurs vidéos de cette scène d’humiliation relayées sur Youtube permettent d’apercevoir un cordon de policiers disposé autour du commissariat pour canaliser la foule en colère. Certains manifestants sont même allés jusqu’à brandir des portraits de Bhumibol Adulyadej, le roi mort la semaine dernière. Les images montrent ensuite la femme sortir du poste de police, escortée par deux agents, puis contrainte à s’agenouiller et à prier devant le portrait du roi.
Des lois extrêmement strictes
Depuis le décès du roi Bhumibol Adulyade le 13 octobre, l’émotion est grande en Thaïlande où le gouvernement a décrété un an de deuil national. La population est invitée à s’habiller en noir et à éviter les festivités. Mais cette situation génère également des tensions. Ces derniers jours, des royalistes fanatiques ont ainsi pris à partie des passants qui n’étaient pas vêtus en noir ou en blanc.
En Thaïlande, les lois protégeant la famille royale sont parmi les plus sévères au monde. L’an dernier, un homme a été placé en prison pour s’être moqué sur Facebook non pas du roi…mais de son chien.
Les étrangers ne bénéficient d’aucun traitement de faveur et de nombreuses ambassades étrangères à Bangkok ont d’ailleurs appelé leurs touristes à ne pas troubler cette période de deuil. L’ambassade des Pays-Bas a précisé à ses ressortissants d’éviter les déclarations critiques envers la dynastie royale. En 2007 un Suisse en état d'ébriété avait tagué des graffitis sur des portraits du roi dans la rue. Il avait été condamné à dix ans de prison pour crime de lèse-majesté. Gracié quelques mois plus tard, il a fini par être expulsé du pays, où il vivait pourtant depuis 10 ans.