Des professeurs tabassent un élève en Tanzanie : "Il faut les arrêter !"
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Une vidéo montrant un jeune se faire violemment frapper par des professeurs dans une école à Mbeya, dans le sud-ouest de la Tanzanie, a suscité l’indignation cette semaine dans le pays et sur les réseaux sociaux, sous le hashtag #ArrestMbeyaSecondaryTeachers ("Arrêtez les professeurs de Mbeya"). Ces images relancent le débat sur les châtiments corporels à l’école, où ils sont toujours autorisés, bien qu’encadrés par la loi.
Dans cette vidéo de 38 secondes, l’élève est d’abord debout, avant d’être mis à terre par des professeurs tenant des baguettes. L’un d’eux le gifle alors violemment, tout en l’écrasant avec son pied pour l’empêcher de bouger. Un autre semble lui donner des coups de baguette aux jambes, à l’arrière-plan. On entend des cris et plusieurs personnes parler. Les professeurs – au moins cinq dans la vidéo – le laissent ensuite se relever. Cet élève aurait été battu pour avoir raté un test d’anglais.
Cette vidéo aurait été tournée le 28 septembre, avant d’être diffusée cette semaine sur les réseaux sociaux. De nombreux internautes ont immédiatement réclamé l’arrestation des professeurs, afin que justice soit faite.
Retweet till this student who was almost killed by Mbeya secondary teachers gt Justice#ArrestMbeyaSecondaryTeachers pic.twitter.com/dnip5eLn89
Whether Mbeya is in Tanzania or Congo, those teachers have to be arrested. That's against human rights. #ArrestMbeyaSecondaryTeachers
— Prof.Dr.ENG. Nanguti (@nangutikevin) 6 octobre 2016
"Peu importe que Mbeya soit en Tanzanie ou au Congo, ces professeurs doivent être arrêtés. C’est contraire aux droits de l’Homme."
Le ministre de l’Intérieur, Mwigulu Nchemba, a indiqué que le gouvernement avait envoyé une équipe du ministère de l’Éducation sur place afin d’enquêter sur ces faits. Par ailleurs, la directrice de l’école, Margaret Haule, a été suspendue de ses fonctions pour "ne pas avoir réagi, même après avoir entendu parler de l’incident", selon un communiqué du gouvernement.
Sur Twitter, ces images ont relancé le débat sur la persistance des châtiments corporels à l’école.
Corporal punishment is allowed but not to that extent RT until they're arrested #ArrestMbeyaSecondaryTeachers
FACTS!!
— MCELLCE THE 1ST (@mcellce) 6 octobre 2016
That's
1.Beyond corporal punishment!!
2. Those are not teachers!!!
3.That's a criminal offence...
#ArrestMbeyaSecondaryTeachers
"Faits ! 1. Cela va au-delà du châtiment corporel ! 2. Ce ne sont pas des professeurs ! 3. C’est un crime…"
Selon la "Global Initiative to End All Corporal Punishment of Children", les châtiments corporels sont toujours autorisés à l’école en Tanzanie. Ils sont toutefois encadrés par un texte – la "National Education (Corporal Punishment) Regulations 1979" – qui autorise uniquement les coups sur les mains ou les fesses d’un élève à l’aide d’une baguette légère et souple. Il indique également qu’un élève peut être châtié seulement s’il a commis une faute grave. Par ailleurs, la punition est censée être "raisonnable", puisqu’il n’est pas possible d’infliger plus de quatre coups à un élève, et seuls les directeurs d’écoles sont habilités à le faire.