Un couple d’artistes a construit une île autosuffisante dans une crique située en Colombie britannique, dans l’ouest du Canada, sur laquelle ils vivent depuis une vingtaine d’années. Électricité, nourriture, eau potable… Tout est produit ou collecté sur place, où le couple revendique un mode de vie écologique et proche de la nature.
Catherine King et Wayne Adams ont commencé à construire leur maison flottante en 1991, à proximité de la "crique de la liberté", située sur l’île de Vancouver. Ils l’ont ensuite déplacée là-bas l’année suivante, où ils vivent désormais depuis 23 ans.
"Freedom Cove", l'île de Catherine King et Wayne Adams. Photo publiée sur la page Facebook de ce dernier.
Cette structure de 2 000 mètres carrés, peinte en vert et rose fushia, est composée de douze plateformes flottantes reliées entre elles par des passerelles. Elle comprend des jardins, cinq serres, des panneaux solaires, une piste de danse, une galerie d’art, un phare où ils peuvent loger des invités, ainsi qu’un studio dans lequel vit le couple.
Catherine King sur la piste de danse. Photo publiée sur sa page Facebook.
Le studio dans lequel vit le couple de Canadiens. Photo publiée sur la page Facebook de Wayne Adams.
Catherine King, âgée de 59 ans, est danseuse de formation. Elle fait également de la peinture et de la poésie. De son côté, Wayne Adams, 66 ans, a travaillé dans le secteur forestier durant une dizaine d’années, avant de se consacrer à la sculpture, un art qu’il a enseigné à sa femme après l’avoir rencontrée en 1987. Le couple vend d'ailleurs certaines sculptures dans la ville voisine de Tofino.
"On mange des produits frais et de saison qu’on fait pousser sur l’île"
Catherine King explique comment fonctionne leur île, baptisée "Freedom Cove" ("crique de la liberté"), du nom de l’endroit où elle est située.
On souhaitait vivre proche de la nature, car elle nous inspire en tant qu’artistes. C’est pourquoi on a décidé de construire cette maison flottante. Elle fonctionne de manière écologique, afin que son impact sur la nature soit limité au maximum.
On utilise des matériaux recyclés. Par exemple, on a récupéré de l’acier provenant des fermes piscicoles des environs afin de remplacer les plateformes de notre île, qui étaient faites en bois. Le problème, c’est qu’elles pourrissaient, donc on devait les remplacer régulièrement... En fait, notre maison et nos jardins évoluent en permanence.
Sur le plan énergétique, on utilise des panneaux solaires pour produire de l’électricité. On a aussi un générateur qui fonctionne avec du gaz combustible, qu’on utilise uniquement lorsque nos panneaux solaires sont en train d’être rechargés, c'est-à-dire assez rarement. [Le couple n’a toutefois ni réfrigérateur, ni congélateur, NDLR.]
Panneaux solaires de la "Freedom Cove". Photo publiée sur la page Facebook de Wayne Adams.
Dans nos jardins, on a des légumes, des baies, des herbes, des plantes comestibles et des arbres fruitiers, et on fait du compost. On arrive à faire pousser des choses toute l’année grâce à nos serres et au climat tempéré qui caractérise la zone. On pêche également des poissons et on attrape des crabes. Du coup, on mange toujours des produits frais et de saison.
Les serres permettent au couple de faire pousser des légumes toute l'année. Photo publiée sur la page Facebook de Catherine King.
Wayne Adams à la pêche. Photo publiée sur sa page Facebook.
L’eau que l’on utilise et que l'on boit en été provient d’une cascade située à quelques mètres de l’île, dans les bois. On a aussi deux réservoirs pour récupérer l’eau de pluie en hiver. Des tuyaux acheminent l’eau vers nos jardins et les endroits de la maison où l’on en a besoin.
On peut donc vivre de manière autosuffisante sur notre île, même si on va quand même en ville toutes les deux semaines environ pour acheter des céréales par exemple. Mon mari en profite aussi pour acheter un peu de viande. C’est uniquement pour lui car je suis végétarienne. D’une manière générale, on consomme assez peu et on tente d’éviter au maximum les emballages.
Catherine King dans ses jardins. Photo publiée sur la page Facebook de Wayne Adams.
En hiver, il y a souvent des tempêtes : c’est le principal problème que l’on rencontre ici. En cas de mauvais temps, on utilise alors des bâches pour protéger nos jardins. On a aussi des arbres qui protègent les plus petites plantes. Par ailleurs, on a relié nos plateformes au rivage avec de lourdes cordes, ce qui permet de déplacer l’intégralité de l’île en cas de grosse tempête, pour mieux l’abriter.
À l’époque où on s’est installés ici, il fallait juste verser une taxe aux autorités provinciale et municipale, ce qui est toujours le cas actuellement. Mais maintenant, il n’est plus possible de construire des maisons flottantes dans la zone. Nous sommes d’ailleurs les seuls à vivre dans une telle maison dans les environs. Tous les gens qui viennent nous rendre visite – du monde entier – nous disent d'ailleurs que notre maison est unique en son genre. [Il est possible de visiter l’île de Catherine King et Wayne Adams de juin à septembre, NDLR.]
Le phare dans lequel peuvent être logés des invités. Photo de A. Fullerton, publiée sur la page Facebook de Wayne Adams.
Cette initiative a été relevée par notre équipe dans le cadre du projet des "Observateurs du climat" de France 24. Si vous aussi, vous connaissez une initiative permettant de lutter contre le réchauffement climatique près de chez vous, n’hésitez pas à nous contacter à obsduclimat@france24.com !