Des internautes taclent les Tumblr anti-féministes

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"Je n’ai pas besoin du féminisme car je suis l’unique responsable de mes mauvais choix". Voilà l'une des idées développées sur le site Women against Feminism. Un Tumblr qui a déclenché une contre-attaque tout en ironie.

Sur le site Women against Feminism certaines internautes se contentent d’écrire sur une pancarte "Je n’ai pas besoin du féminisme parce que l’égalité, c’est mieux". Mais d’autres, comme l’auteure de la page, tentent de démonter un à un les combats des féministes du XXIème siècle. L’inégalité de salaire homme-femme par exemple s’expliquerait uniquement par des choix de carrière et non par le genre. Elle propose donc aux femmes d’arrêter de se victimiser et de se former à des métiers plus rémunérateurs comme l’ingénierie. Elle dénonce un féminisme gueulard qui n’a qu’un but : octroyer des privilèges aux femmes et punir les hommes.

Sur cet autre site, les antiféministes multiplient les commentaires tels que "Je n’ai pas besoin du féminisme parce que j’aime les hommes" ou encore "Je remercie mes ancêtres qui se sont battues, mais le féminisme d’aujourd’hui est un concept obsolète."

Et c’est parce qu’ils jugeaient que ces réflexions étaient des raccourcis que des internautes ont réagi via le Tumblr "Je n'ai pas besoin du féminisme (quoique...)". L’objectif est affiché avec ironie en quelques phrases : "(…) Tu te dis que c'est bon, on a la contraception, le droit de vote et tout le bordel et qu'on va pas nous chier une pendule pour deux ou trois bricoles que les hommes ont et pas nous ? Alors envoie une photo de toi avec tes raisons les plus connes et les plus absurdes de ne pas avoir besoin du féminisme".

Violence conjugales, harcèlement sexuel, parité en politique, remarques sexistes au travail, ces internautes eux n’ont pas eu de mal à trouver des raisons d’avoir besoin du féminisme. 

L’occasion de rappeler que l’enjeu du droit des femmes ne se limite pas à savoir si l'on apprécie ou non d’être regardée par un homme. Dans le monde, les femmes effectuent les deux tiers du nombre d’heures de travail et produisent plus de la moitié des aliments, mais elles ne gagnent que 10 % du revenu total et possèdent moins de 2 % des terres. Sur les 16% de la population adulte du monde non alphabétisée, les deux tiers sont des femmes. Par ailleurs, une vingtaine de pays seulement ont atteint l’objectif de 30 % de femmes élues, proportion considérée par l’ONU comme minimale pour que l’élaboration des politiques reflète les valeurs de l’ensemble de la société. Les Nations Unies qui rappellent également que les violences à l’égard des femmes constituent une entrave majeure au développement humain.

Billet écrit par Ségolène Malterre, journaliste à France 24.