Les enfants au cœur de la manipulation des images en Ukraine
Une petite fille perdue dans la guerre qui ravage le Donbass ? Non, une fillette qui a pataugé dans la boue avec son chiot en Australie en 2010. Et ce n’est qu’un exemple des nombreuses tentatives de manipulations qui ont actuellement court sur Internet. Lire la suite...
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Une petite fille perdue dans la guerre qui ravage le Donbass ? Non, une fillette qui a pataugé dans la boue avec son chiot en Australie en 2010. Et ce n’est qu’un exemple des nombreuses tentatives de manipulation qui ont actuellement cours sur Internet.
Via le hashtag #savedonbaspeople, des internautes pro-russes dénoncent à grand renforts de photos les opérations militaires menées contre les séparatistes dans l’est de l’Ukraine. Le problème, c'est que nombre de ces images sont manipulées, à l’instar de cette photo de fillette australienne qu’un militant du Front national en France n’a pas hésité a retweeter.
Et il semble que dans certains cas, ces fausses images soient utilisées en connaissance de cause. Contactée par FRANCE 24, l'une des internautes qui a retweeté cette image affirme savoir qu’elle est fausse, mais dit l’avoir publiée pour qu’il ne soit plus possible d’"étouffer la guerre civile en Ukraine en soutenant la junte fasciste".
Cette autre photo d’un garçon blessé, partagée sous le même hashtag #savedonbasspeople et présentée comme prise Donetsk a en fait été prise à Alep, en Syrie, en 2013 après un bombardement. Une tentative de manipulation dont l'ONU s'inquiète et qu'elle qualifie de propagande.
Autre exemple, cette image d’une jeune fille en larmes a, elle, été récupérée dans un film datant de 2010 et intitulé "The Brest fortress".
Mi-juin, l’ONU estimait qu’au moins 356 personnes, parmi lesquelles 86 militaires ukrainiens, étaient mortes dans les violences qui secouent l’est du pays. Selon le correspondant de FRANCE 24 en Ukraine, dans les deux camps il est possible que des enfants soient morts, car plusieurs quartiers résidentiels ont été le théâtre d’affrontements. Mais dans un contexte où les autorités ukrainiennes ont tendance à minimiser les chiffres des victimes de leurs opérations et où les pro-russes manipulent les informations à la hausse, aucune donnée fiable n’a été diffusée à ce jour sur le sort les enfants dans le conflit ukrainien.