AFRIQUE

Vu par nos Obs : petit tour d’Afrique des écoles

 Délabrées, bondées, parfois réinventées... Nous avons demandé à nos Observateurs en Afrique de nous raconter dans quel état se trouvent leurs écoles.

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Délabrées, bondées, parfois réinventées... Nous avons demandé à nos Observateurs en Afrique de nous raconter dans quel état se trouvent leurs écoles.

 

Selon les derniers rapports sur l’éducation, le taux de scolarisation est en progrès dans le monde. Mais environ 40% des jeunes en âges d’être scolarisés dans le secondaire, ne le sont toujours pas.

 

En parallèle, le secteur éducatif souffrire d’un véritable gaspillage financier. Ainsi, selon l’Unesco, dans 31 pays d'Afrique subsaharienne, la moitié de l'argent consacré à l'enseignement primaire est mal investi et les enfants sortent de l'école sans les connaissances de base. Pour autant, certains établissements parviennent à remplir leur mission avec brio.

 

CAMEROUN : "Certains bâtiments ont des grillages e guise de fenêtres"

Sylvie habite à Yaoundé au Cameroun. Elle nous présente l’école publique de la gendarmerie nationale.

 

Cette école primaire est située dans le quartier Elig-Effa au Camp Yeyap à Yaoundé. Et sa situation me révolte. D’abord, aucune des entrées de l’établissement n’a de portail, n’importe qui peut donc y entrer. La végétation a aussi envahi la clôture si bien qu’on distingue mal la plaque d’identification du bâtiment.  

 

Un problème d’hygiène se pose également : les élèves achètent leurs déjeuners pour la plupart auprès des vendeurs qui viennent à l’école. Et au lieu de leur vendre les haricots, le pain et autres aliments dans une maisonnette dédiée, la nourriture est vendue directement dans la cour, qui est pleine de sable. Les élèves ne se nourrissent donc pas dans un cadre sain. Et il n’y a pas non plus de bac à ordures.

 

Quant aux murs des bâtiments, certains sont faits de planches et ont des grillages en guise de fenêtres . Au XXIe siècle, on devrait s’attendre à autre chose que ça.

 

Des déchets dans la cour

La plaque d’identification

Les bâtiments en planches

L’entrée principale, sans barrière

  

La cour de l’école, toute ensablée

 

ÉGYPTE : "Un îlot de bien-être dans un pays où les écoles sont surpeuplées"

Amien Aref vit en Égypte, dans le gouvernorat de Gizeh.

 

L’école publique al-Yousr est située sur l’île d’al-Warak. En dépit du fait qu’elle soit difficile d’accès - les instituteurs devant traverser le Nil chaque jour pour la rejoindre – l’enseignement dans cette école est vraiment de très bonne qualité. Les instituteurs cherchent à encourager et accompagner les élèves. L’objectif est de faire en sorte que les étudiants aiment leur école et qu’ils en prennent soin.

En 2010, l’école a été classée première dans tout le gouvernorat de Gizeh. C’est un îlot de bien-être dans un pays où les écoles sont surpeuplées.

 

Cours de sport

 

Atelier de jardinage

 

Deux instituteurs récompensent les meilleurs élèves

 

L’assistante sociale discute avec les élèves

SÉNÉGAL : "Un établissement d’excellence"

Moustapha Sene est professeur d'histoire-géographie sur l’île de Gorée, près de Dakar, au Sénégal. La Maison d'Éducation Mariama Ba, tient son nom d'une célèbre écrivain de la région.

 

Mon école est un établissement d'excellence pour jeunes filles, qui compte en tout 200 élèves. Le taux de réussite au bac oscille entre 90 et 100 %, ce qui en fait un établissement d’élite. Y sont orientées chaque année en 6e les 27 meilleures élèves ayant participé au concours, ouvert à toutes les régions du Sénégal.

 

La haie d'honneur pour accueillir des hôtes lors de la fête de fin d'année

 

Une classe de 5e de cette année

Le ministre de l'Éducation remettant des cadeaux à la meilleure élève de la classe de 6e l'an dernier

 

TCHAD : "Des conditions précaires d’apprentissage"

Makaila Nguebla, journaliste et blogueur nous présente une école au Tchad.

 

Voici les salles de classe du lycée de Leo Mbassa, à 20 km de Gounou Gaya, dans la région du Mayo Kebbi Est.

Malgré les revenus du pétrole exploité depuis 2003 au Tchad et malgré les recettes générées par les différents secteurs de l’économie nationale, les autorités tchadiennes sont incapables de construire des écoles dignes d’un pays qui se veut soucieux de l’éducation de ses enfants. La baisse du niveau scolaire et éducatif résulte inévitablement des conditions d’apprentissage péniblesendurées par les écoliers tchadiens.

 

Des poutres de bois servent de table-banc

 

Bâtiments en paille

SÉNÉGAL : "Une rue passe en plein milieu de l’école"

Seydou Badiane est blogueur et web activiste. Il nous a envoyé les images d’une école publique au Sénégal.

 

Ici, nous sommes à Ngomène, village situé à près de 54 km de la capitale, Dakar.

 

Ce village a eu sa première école primaire en 2005. Cent trente enfants venant de trois villages différents viennent y suivre des cours. Ici, les élèves viennent à l’école à pied car il n’y a pas de bus. Chaque jour, certains font deux kilomètres, d’autres quatre, pour venir étudier.

 

Mais dans la cour de l’école, on ne sent pas la fatigue chez les enfants. Tous s’entendent, même quand ils viennent de villages différents.

 

L’école est constituée seulement de salles de classe. Elle n’est pas clôturée et ne dispose pas de toilettes pour les enfants ou les enseignants.

 

Lors des heures de cours, les maîtres sont obligés de fermer portes et fenêtres des salles de classe afin de ne pas perturber l’attention des élèves. Une rue passe en plein milieu de l’école. Les habitants ne tiennent donc pas compte de l’établissement scolaire, ils se comportent à proximité comme s’ils étaient dans une rue classique. Des personnes, des charrettes, des voitures, des moutons, des ânes passent à tout moment.

 

Les élèves en train de discuter

 

La salle de classe pendant les cours

 

Les filles vont chercher de l’eau tous les matins

 

En guise de terrain de sport, l’ombre d’un manguier, tout près de l’école

CÔTE D’IVOIRE : "Dix ordinateurs pour plus de 5 300 élèves"

Séguénan Koné nous raconte les difficultés du lycée public Djibo Sounkalo, de Bouaké en Côte d’Ivoire.

 

 

Le lycée municipal était classé parmi les plus grands établissements de l'Afrique de l'Ouest, avant la crise militaro-politique qu'a connue la Côte d'Ivoire. C'est d'ailleurs ce qui lui a valu le nom "le village".

 

L'établissement a été pillé pendant la crise de 2002 et les différents proviseurs qui se sont succédés tentent de faire de leur mieux mais jusqu'à présent, le lycée Djibo n'a pas encore retrouvé son intégrité.

 

Depuis avril 2013, avec l'aide de la Fondation MTN Côte d'Ivoire, il bénéficie d'une salle multimédia équipée d'ordinateurs de dernière génération. Mais ces dix ordinateurs sont insuffisants pour les plus de 5 300 élèves.

 

 

Une partie de l’école n’a pas encore été reconstruite

 

Une salle de classe dans la brousse

La salle informatique