À Porto Rico, fronde contre la démolition de l’"Alcatraz des Caraïbes"
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La prison de Piedras, sur l’île de Porto Rico, vit probablement ses dernières heures. Plus connu sous le nom d’"Ours blanc", en référence à sa taille et à la couleur de ses façades, cet établissement pénitentiaire va être prochainement remplacé par un centre de lutte contre le cancer. Une démolition très mal vécue par certains qui considèrent qu’elle porte atteinte au patrimoine historique et culturel local.
La prison de Piedras, surnommée l'"Ours blanc". Photo postée sur la page Facebook "Que no demuelan Oso Blanco" (Il ne faut pas détruire l'Ours blanc).
La prison de Piedras, sur l’île de Porto Rico, vit probablement ses dernières heures. Plus connu sous le nom d’"Ours blanc", en référence à sa taille et à la couleur de ses façades, cet établissement pénitentiaire sera prochainement remplacé par un centre de lutte contre le cancer. Une démolition très mal vécue par certains, qui considèrent que cela porte atteinte au patrimoine historique et culturel local.
Depuis un mois, le site qui abrite la prison de l'"Ours blanc" vit au rythme des tractopelles. Comme le montrent les images, près de la moitié du bâtiment jugé "vétuste et dangereux" par Alejandro Garcia Padilla, le gouverneur de Porto Rico, a d’ores et déjà été détruit. Mais depuis quelques jours, de nombreuses voix, parmi lesquelles des architectes, des historiens, des artistes, s’élèvent contre cette décision qui, selon eux, a été prise à la hâte et sans consultation. L’affaire a même été portée devant les tribunaux mais les plaignants ont été déboutés. Dans la foulée, des campagnes pour sauver la prison ont vu le jour sur Twitter et Facebook et une pétition en ligne demandant au gouverneur de suspendre la démolition de l’enceinte a été lancée.
Ouvert en 1933, ce centre pénitentiaire est un établissement pionnier en matière de réinsertion. Pour la première fois, les détenus avaient la possibilité de travailler dans divers ateliers et disposaient d’une ferme. Mais ces conditions de détention quasi idéales ont très vite été mises à mal par la surpopulation carcérale, laquelle a débouché sur de violents affrontements entre prisonniers et gardiens, et donné naissance à de célèbres gangs. Au départ, la prison avait été conçue pour accueillir 800 détenus maximum mais, en réalité, elle en a abrité plus du triple.
En 1979, les problèmes liés à la surpopulation carcérale ont commencé à être pris en compte par le gouvernement de Porto Rico, qui a décidé de fermer l’établissement en 2004.
Situé dans les Grandes Antilles, Porto Rico est un État libre, c'est à dire un pays souverain associé aux États-Unis, sous le titre du commonwealth, depuis 1952.
Affiche de soutien à la prison dans le cadre de la campagne lancée sur Twitter. Photo postée sur Instagram par Josewood.
Affiche de soutien à la prison dans le cadre de la campagne lancée sur Twitter. Photo postée sur Instagram par Josewood.