Vivre en Chine avec vue sur la Tour Eiffel
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L’avenue des Champs-Élysées, des toits mansardés et la Tour Eiffel qui surplombe la ville, bienvenue à…Tiandu Cheng. Un Paris miniature avec pour objectif d’attirer, pour y vivre, des dizaines de milliers de Chinois sensibles à l’architecture française. Aujourd’hui, ils sont déjà quelques uns à habiter dans ce décor aux airs de cartons-pâtes, dont Monsieur Zhu et Monsieur Yang.
Photo de Tiandu Cheng postée sur Weibo.
L’avenue des Champs-Élysées, des toits mansardés et la Tour Eiffel qui surplombe la ville, bienvenue à… Tiandu Cheng. Un Paris miniature avec pour objectif d’attirer, pour y vivre, des dizaines de milliers de Chinois sensibles à l’architecture française. Aujourd’hui, ils sont déjà quelques uns à habiter dans ce décor aux airs de cartons-pâtes, dont Monsieur Zhu et Monsieur Yang.
En quelques chiffres Tiandu Cheng, littéralement "ville du ciel", est une zone de 1900 hectares, sortie de terre en 2007 par le groupe Guangsha, plus grand promoteur privé de Chine. Si les travaux ont déjà bien avancé, ils devraient être tout à fait terminés en 2015. Le quartier est situé à une quarantaine de minutes du centre-ville de Hangzhou, et à 170 km de Shanghai. Les immeubles aux façades haussmanniennes pourront accueillir à terme une centaine de milliers de personnes. Pour acheter une villa, bien plus onéreuse que les appartements, il faut compter environ 600 000 euros, un luxe dans un pays, où le salaire mensuel moyen des employés du secteur privé est de 300 euros.
Photo : Robin Chubb postée sur Bricoleurbanism.org.
Mais la "ville du ciel" a été largement décrite dans les médias occidentaux comme une ville fantôme, certains affirmant que seule une trentaine de personnes y habiterait. Une description qui agace notre Observateur Monsieur Zhu qui a emménagé dans un trois-pièces flambant neuf il y a trois ans.
Réplique de la fontaine du château de Versailles.
Une fontaine à sec.
"Ça n’a rien d’une ville fantôme"
J’ai choisi ce lieu, car ce n’est pas loin de mon travail, et c'est très calme. L’immeuble est de style haussmannien, et pas trop haut. Je peux voir le haut de notre mini Tour Eiffel [108 mètres, ndlr]. Le quartier est beau, la nuit c’est bien illuminé. Ça n’a rien d’une ville fantôme. Les habitants sont principalement des gens qui font la navette avec le centre [d’Hangzhou]. Le soir, tout le monde rentre, et il y a des tas de véhicules garés. Je pense qu’on doit être environ 2 000 à vivre à Tiandu Cheng, sachant que certaines zones sont encore en construction. On a aussi un jardin d’enfants, une école primaire, et des bus qui vont vers le centre.
Photo : Robin Chubb postée sur Bricoleurbanism.org.
Monsieur Zhu a prévu de déménager, mais uniquement, parce qu’il change de travail dit-il. Comme lui, les agents immobiliers locaux s’évertuent à dire que de nombreux appartements sont occupés. L’un d’entre eux, Monsieur Yang, reconnaît toutefois que la zone est en cours de développement.
"Les rez-de-chaussée des Champs-Élysées sont très animés"
Les prix ne sont pas excessifs pour la classe moyenne. S’il est décoré ou non, le prix à la location va de 600 yuans [80 euros] à 3000 [environ 400 euros par mois]. À l’achat, ceux qui sont en construction affichent des prix intéressants, 7000 yuans au mètre carré [850 euros], mais les gens ne pourront y habiter qu’en 2016.
Les rez-de-chaussée des Champs-Élysées abritent plein de boutiques, et sont très animés. Mais comme le quartier est grand, tous les coins ne sont pas vivants et économiquement dynamiques. Il y a encore beaucoup de boutiques vides. Ce qui fait que si vous n’avez pas une voiture pour aller au centre-ville [d’Hangzhou] ou vous déplacer dans le quartier, vous risquez de vous ennuyer.
Sur cette image satellite, on s’aperçoit que le quartier est isolé dans une vaste zone agricole.
Photo postée sur Weibo.
La plupart des personnes qui s’y sont rendus s’accordent à dire pourtant que la "ville du ciel" est principalement devenue une alternative peu chère pour les jeunes mariés, qui n’ont pas les moyens de s’envoler fêter leurs noces dans la "ville lumière", la vraie.
Ces "voyageurs" peuvent d’ailleurs varier les plaisirs puisque des quartiers inspirés de la Suisse, de l’Angleterre ou encore de la Suède ont aussi été construits dans les environs de Shanghai.