En images : un quartier "pro-Bozizé" de Bangui mis sous haute surveillance par la Séléka
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Mardi dans le quartier Boy-Rabé à Bangui.Photo publiée sur Diaspora.
Depuis trois jours, le quartier Boy-Rabé, dans le nord-est de Bangui, est surveillé par des patrouilles de la Séléka, ex-rébellion dorénavant au pouvoir depuis le coup d’État de mars dernier. Une dizaine de véhicules des forces de l'ordre sont arrivés en renfort dans le quartier. Ce déploiement a eu lieu le jour de l’investiture du président auto-proclamé Michel Djotodia, dimanche 18 août. La veille, des coups de feu avaient été tirés dans le quartier.
Notre Observateur, Hervé Cyriaque Séréfio, a pris ces photos mardi matin.
Les tirs entendus provenaient d’armes automatiques et de lance-roquette selon les habitants de Boy-Rabé que j’ai rencontré, et ils ont continué jusqu’à tôt ce mardi matin. Ce quartier est réputé pour être pro-Bozizé [François Bozizé était l’ancien président chassé du pouvoir par la Séléka, NDLR].
D’anciens membres des Forces armées centrafricaines (Faca) sont suspectées d’avoir voulu infiltrer le quartier pour organiser un coup d’État [certains d’entre eux ont été arrêtés lors de ces opérations selon la presse locale, NDLR]. Par conséquent, la Séléka contrôle tous les véhicules qui rentrent et sortent dans le quartier, tous les recoins sont passés au peigne fin.
Tous les véhicules sont contrôlés à l'entrée et à la sortie du quartier a constaté notre Observateur.
Ces tirs réveillent de vieux démons dans ce quartier, où il y avait eu des échanges de coups de feu lors de la prise de Bangui [des scènes de pillages avaient eu lieu dans ce quartier en avril, NDLR]. Tout ça fait naître la psychose chez beaucoup d’habitants, et on voit depuis dimanche certains fuir le quartier redoutant des affrontements. D’autres estiment que ces opérations sont justifiées et que l’interpellation des personnes proches de Bozizé est la seule solution pour amener la paix.
Lundi, le ministre d’État à la Sécurité publique, Noureddine Adam, a estimé que les jeunes de Boy-Rabé trafiquaient des armes et a demandé aux chefs de quartier de dénoncer les infiltrés, promettant que "l’armée prendrait ses responsabilités" si ses exigences n’étaient pas satisfaites.