En images : l’Assemblée nationale centrafricaine fait peau neuve
Publié le : Modifié le :
Quatre mois après la prise du pouvoir par les rebelles de la Séléka à Bangui, la Centrafrique, secouée par une vague d’insécurité, essaye de retrouver un semblant de stabilité. Alors que le président autoproclamé Michel Djotodia a signé samedi le décret promulguant une charte constitutionnelle de transition, le nouveau pouvoir travaille également son image. Ce qui passe notamment par la réhabilitation du siège de l’Assemblée nationale, jusque-là en état dedélabrement.
Des ouvriers refont les marches de l'entrée principale de l'Assemblée nationale. Toutes les photos ont été prises par notre Observateur.
Quatre mois après la prise du pouvoir par les rebelles de la Séléka à Bangui, la Centrafrique, secouée par une vague d’insécurité, essaye de retrouver un semblant de stabilité. Alors que le président autoproclamé Michel Djotodia a signé samedi le décret promulguant une charte constitutionnelle de transition, le nouveau pouvoir travaille également son image. Ce qui passe notamment par la réhabilitation du siège de l’Assemblée nationale, jusque-là en état de
délabrement.
Situé dans le IVe arrondissement de la capitale centrafricaine, l’Assemblée nationale s’est vidée de ses députés depuis le coup d’État du 24 mars qui a chassé l’ancien président François Bozizé. C’est le Conseil national de transition, présidé par Alexandre Ferdinand Nguendé, qui y siège, et a décidé de retaper ce bâtiment dont les travaux doivent s’achever le 13 août. Notre Observateur était cette semaine sur place pour constater l’avancement des travaux.
Depuis le coup d’État de la Séléka en mars 2013, la Centrafrique, un des pays les plus pauvres d’Afrique, a sombré dans un véritable chaos institutionnel, sécuritaire et sanitaire. Cette prise de pouvoir par la force n'est que le énième épisode d'une longue série de putschs et de rébellions qui se sont succédés depuis l'indépendance en 1960. Les rebelles de la Séléka sont eux-mêmes divisés, tandis que d’autres groupes armés sévissent dans les campagnes.
Bassin d'eau devant l'entrée principale de l'Assemblée nationale.
Les marches de l'entrée principale de l'Assemblée nationale,
Façade principale de l'Assemblée nationale.
Dessous des marches.
"Beaucoup critiquent l’absence de transparence sur le financement"
Hippolyte Donossio est journaliste à Bangui.
Il y avait eu des travaux partiels sur le bâtiment les années passées, mais rien de cette envergure, et c’était nécessaire. Le bâtiment est dans un état de dégradation très avancé : le toit est troué en plusieurs endroits, si bien que lorsqu’il pleut cela goutte à l’intérieur de l’hémicycle. À l’intérieur, la plupart des bureaux étaient laissés à l’abandon et ne disposaient pas des équipements de base (chaises, bureaux…), ce qui devrait être corrigé. Le jardin n’était absolument pas entretenu et les mauvaises herbes pullulaient. À l’extérieur, comme on le voit sur les photos, l’escalier principal doit être entièrement refait avec sable et ciment, le bassin à l’entrée a été réhabilité et la façade est en train d’être repeinte.
Le président du CNT a parlé de "miracle" en cours qui doit transformer le bâtiment. Mais il n’a pas voulu communiquer de chiffres concernant le coût des travaux. Il assure que tout est financé par les fonds de la caisse de l’Assemblée nationale, qui étaient prévus pour des travaux que l’ancien président de l’institution n’avait pas lancés. Les habitants sont plutôt favorables au projet lui-même, mais beaucoup critiquent l’absence de transparence sur le financement. D’autres regrettent qu’on ne mette pas la priorité sur la construction d’écoles et ou d’hôpitaux.
Tout comme l’Assemblée, le palais présidentiel est aussi en travaux. Pour moi, c’est important que l’on réhabilite ces bâtiments : les personnes au pouvoir en Centrafrique mettent toujours la priorité sur la résolution des crises et des conflits internes, c’est évidemment essentiel, mais au final, il y a des bâtiments très délabrés depuis des années qui tombent en ruines, comme le "building administratif", très amoché par le coup d’État de 2004 et qui abrite quatre ministères.