À Tripoli, Hassan Nasrallah caricaturé avec l’étoile de David

Photo de Hassan Nasrallah dans les rues de Tripoli.

"Ton masque est tombé, tueur d’enfants et de femmes": c’est le slogan qui accompagne un portrait de Hassan Nasrallah affiché à Tripoli, au nord du Liban. Le chef du mouvement chiite du Hezbollah est ici assimilé par la communauté sunnite à un partisan d'Israël.

Le portrait a été retouchée. Sur le turban d'Hassan Nasrallah, une étoile de David – symbole de l’État d’Israël – a été grossièrement ajoutée. On aperçoit par ailleurs en fond le drapeau ciel et blanc de l’État hébreu. Le leader chiite est ici présenté comme un allié de l'Etat hébreux. Ce que confirme le bandeau rajouté sur son œil droit, qui évoque très probablement celui qu’arborait le Premier ministre israélien Menahem Begin, chef du gouvernement lors de l’invasion du Liban par Israël en 1982. À gauche de Hassan Nasrallah se trouve une photo de l'ancien chef de la police libanaise, Achraf Rifi, soutien de la coalition du 14-mars, opposée à celle du 8-mars dont le Hezbollah est membre.

Le message de cette affiche doit être analysé à la lumière du conflit syrien. Relayée par différents comptes Twitter dont The Arab Hash, cette affiche a été placardée dans un des quartiers sunnites de Tripoli, dont la plupart des habitants soutiennent la rébellion syrienne. Car la ville compte également une minorité alaouite - une branche du chiisme - favorable au régime de Bachar al-Assad. Les affrontements entre les deux communautés sont réguliers dans la métropole nord-libanaise depuis mai 2012.

Les sunnites de Tripoli reprochent notamment au Hezbollah d'avoir envoyé récemment ses combattants appuyer les troupes du régime syrien pour reprendre la ville de Qousseir aux rebelles. Le mouvement chiite est jugé  responsable d’exactions commises dans cette ville par le régime syrien et ses alliés. Des crimes comparés par les concepteurs de cette affiche à ceux commis par Israël au Liban notamment durant la guerre civile qu’a connu le pays de 1975 à 1990.