Vidéo exclusive : arrestation musclée du milicien Amadé Ouérémi
Les autorités ivoiriennes affirment avoir arrêté le 18 mai, dans le calme, Amadé Ouérémi, un chef de milice accusé d’avoir participé à un massacre lors de la crise post-électorale. Les Observateurs de FRANCE 24 ont récupéré une vidéo qui montre au contraire des scènes de maltraitance et d’humiliation pendant cette interpellation.
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Adamé Ouérémi, un chef de milice burkinabè, désigné comme responsable du massacre de Duékoué, est mis à terre et deshabillé par des soldats. Capture d'écran vidéo récupérée par FRANCE 24.
Les autorités ivoiriennes affirment avoir arrêté le 18 mai, dans le calme, Amadé Ouérémi, un chef de milice accusé d’avoir participé à un massacre lors de la crise post-électorale. Les Observateurs de FRANCE 24 ont récupéré une vidéo qui montre au contraire des scènes de maltraitance et d’humiliation pendant cette interpellation.
Amadé Ouérémi est un milicien burkinabè qui a combattu dans le camp du président Ouattara lors de la crise post-électorale. Il est soupçonné d’avoir commis avec ses hommes un massacre à Duékoué, en mars 2011, lors de l’avancée des Forces nouvelles (ex-Forces républicaines de Côte d’Ivoire - FRCI) vers Abidjan. Selon le Comité international de la Croix-Rouge, 800 personnes auraient été tuées sur trois jours.
Sous la pression d’organisations internationales comme Human Rights Watch, ce chef de milice a été arrêté le samedi 18 mai par 200 gendarmes et militaires des FRCI. Son arrestation avait été décrite par la presse pro-Ouattara comme la preuve que le président ivoirien était "capable de mettre de l’ordre dans son propre camp" et par la presse pro-Gbagbo comme "une opération de communication et une comédie".
Sur ces images récupérées par FRANCE 24, Amadé Ouérémi est à Bagohouo, une ville près de Duékoué où il avait accepté de rencontrer le colonel major Gaoussou Soumahoro, le patron de l’armée de terre ivoirienne, pour discuter des conditions de sa reddition.
Il vient d’apprendre que le colonel major n’est pas sur place et qu’il doit se rendre sous escorte à Duékoué pour le rencontrer. Ouérémi refuse, exige que le colonel vienne à lui. Le milicien est alors embarqué de force par les soldats, mis à terre, piétiné et déshabillé entièrement. Son garde du corps, qui tente de s’interposer, prend un coup sur la tête et saigne abondamment.
Dans une autre vidéo, filmée plus tôt, on voit Amadé Ouérémi, assis sur une chaise et vêtu d’un pantalon vert, qui apparaît plus détendu, conversant avec des lieutenants des FRCI dans son campement à une trentaine de kilomètres au nord de Duékoué. Le milicien vient d’accepter de rencontrer le colonel major Soumahoro.
Contactés par FRANCE 24, le colonel Soumahoro et le porte-parole du ministère de la Défense ivoirien ne se sont pas encore exprimés sur ces images. Nous publierons leurs réponses dès que celles-ci nous parviendront.