MALI

Les anti-putschistes marchent à Bamako aux cris de "Sanogo dégage !"

 À l’appel du nouveau rassemblement de partis et de syndicats du "Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et de la République" (FUDR), plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés à Bamako ce lundi après-midi pour s’opposer à la junte qui a confisqué le pouvoir il y a 4 jours.

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Photo de Bassy Diarra, à Bamako lundi après-midi. 

 

À l’appel du nouveau rassemblement de partis et de syndicats du "Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et de la République" (FUDR), plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés à Bamako ce lundi 26 mars pour s’opposer à la junte qui a confisqué le pouvoir il y a 4 jours.

 

Créé dimanche par 38 partis politiques, dont l’Union pour la République et la démocratie (URD) et l’Alliance pour la démocratie au Mali (l’Adéma), ainsi que plusieurs syndicats, le FUDR avait appelé à ce rassemblement pour dénoncer le putsch des militaires contre le président Amadou Toumani Touré qu’il juge "anticonstitutionnel".

 

Ce mouvement réclame le retour à la légalité constitutionnelle, la paix et la sécurité dans le nord du Mali et l’établissement d’un calendrier électoral. Ses membres souhaitent, pour ce faire, entamer des discussions avec le capitaine Amadou Sanogo, le chef de la junte, pour négocier les conditions de son départ et une sortie de crise.

 

Photo de Médoune B. à Bamako lundi après-midi. 

 

Un autre mouvement politique a aussi vu le jour pour, à l’inverse, soutenir le putsch militaire. Il s’agit du MP22, le Mouvement populaire du 22 mars. Créé à l’initiative du Sadi (Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance), le seul parti d’opposition qui était représenté dans l’Assemblée dissoute, ce mouvement entend "accompagner politiquement" les mutins dans leurs "efforts de redressement de la démocratie".

"Certains ont voulu marcher sur la télévision nationale, occupée par les mutins, mais les hommes politiques les ont rappelés au calme"

Le rendez-vous était donné ce matin à 9h devant la Bourse du travail. Les gens sont arrivés progressivement. En fin de matinée, nous étions entre 300 et 400 personnes [un millier selon l’AFP, ndrl]. Nous avons rejoint le monument de l’Indépendance à 300 mètres de là. Les participants criaient 'Sanogo, dégage !', 'À bas les putschistes !', 'Vive la démocratie !' et ont chanté l’hymne national.

 

Certains ont voulu marcher sur les locaux de la télévision nationale (ORTM) occupés par les mutins depuis mercredi. Mais les hommes politiques les ont rappelés au calme. Ils ne voulaient pas de débordements, surtout en ce jour de commémoration de nos martyrs [le 26 mars 1991, après un soulèvement populaire sévèrement réprimé, un coup d’État militaire renversait le général Moussa Traoré au pouvoir depuis 22 ans. Amadou Toumani Touré, le président actuel, prenait alors la tête d’un Comité de transition, ndrl].

 

Le président de l’Union nationale des travailleurs du Mali [UNTM, un puissant syndicat] a décrété aujourd’hui la grève illimitée. Je ne sais pas si elle sera suivie mais je suis persuadé que nous serons de plus en plus nombreux lors des prochains rassemblements."

 

Photo de Médoune B. 

 

Photo de Bassy Diarra.

 

Ce billet a été rédigé avec la collaboration de Peggy Bruguière, journaliste à FRANCE 24.