Pour son 90e anniversaire, le Parti communiste chinois fait même chanter les moines

Le Parti communiste chinois fête vendredi ses 90 ans. Pour préparer le grand événement, les autorités ont demandé aux citoyens de réviser leurs chants patriotiques. Même les moines bouddhistes sont mis à contribution  pour chanter les louanges du PCC. Le comble du ridicule pour notre Observateur.

Le Parti communiste chinois, créé le 1er juillet 1921, a toléré dans un premier temps les pratiques religieuses, mais il a lancé à partir de la révolution culturelle, en 1966, une politique d’éradication des cultes marquée par la destruction des lieux de prière et l’assassinat de nombreux responsables religieux. Depuis les années 80, Pékin a assoupli sa position. Cinq religions ont été déclarées officielles : le bouddhisme, le taoïsme, l'islam, le protestantisme et le catholicisme. La pratique de ces cultes est donc aujourd’hui légale, quoi que très encadrée.

Un article récent du quotidien du peuple, cité par l’agence officielle Xinhua, explicite la position officielle du parti unique vis-à-vis de la religion. Bien qu’officiellement athée, le PCC affirme garantir la liberté de croyance, qu’il reconnaît comme étant un "phénomène historique d’importance". Son objectif affiché est ainsi de faire coexister "harmonieusement" croyants et non croyants.

Les cérémonies du 90e anniversaire du parti promettent d’être grandioses. Les librairies regorgent déjà des biographies des grandes figures du PCC et, partout en Chine, des concerts ont été organisés ces derniers jours pour remettre au goût du jour les "chansons rouges".

"Même du temps des empereurs, les moines bouddhistes étaient indépendants du pouvoir"

Sui (pseudonyme) est étudiant dans la province de Jiangxi.

J’ai trouvé sur Internet cette vidéo qui montre des moines bouddhistes en train de chanter un hymne à la gloire du PCC. Elle a été tournée le 19 juin à Huangshi dans la province de Hubei [sud-est du pays].

Il y a quelques jours, le PCC a aussi fait chanter ensemble des représentants de toutes les religions. Selon les journaux officiels, ils étaient censés exprimer la "fierté religieuse du développement de la Chine, ainsi que leur amour du parti et du pays".

Personnellement, je trouve que l’État ne devrait pas interférer avec la religion. Même du temps des empereurs, les moines bouddhistes étaient indépendants du pouvoir. Le PCC est en revanche au dessus des religions."