ARABIE SAOUDITE

Les chiites saoudiens continuent de manifester, malgré la répression

Manifestation de chiites à Awamiyah, région de Qatif, la semaine dernière. . Les chiites de l’est de l’Arabie saoudite tentent depuis début mars de faire naître un mouvement de contestation. Notre Observateur nous explique que malgré la répression engagée par les autorités, quelques centaines de jeunes continuent de sortir chaque semaine pour manifester.

Publicité

Manifestation de chiites à Awamiyah, région de Qatif, la semaine dernière. Source.

 

Les chiites de l’est de l’Arabie saoudite tentent depuis début mars de faire naître un mouvement de contestation. Notre Observateur nous explique que malgré la répression engagée par les autorités, quelques centaines de jeunes continuent de sortir chaque semaine pour manifester.

 

Ce sont les chiites de l’est du pays qui ont été les premiers à tenter de lancer leur "printemps arabe". Rien d’étonnant car dans le royaume saoudien, où l’islam sunnite est la religion officielle, les chiites ne sont pas reconnus comme minorité religieuse, alors qu’ils représentent environ 10 % de la population. Ces derniers sont par ailleurs victimes de discriminations sociales et subissent des restrictions dans leurs pratiques religieuses.

 

Un embryon de contestation s’était également formé dans le reste du pays, notamment dans la capitale, Riyad, mais le mouvement semble avoir fait long feu.

"J’avais l’impression de vivre dans la bande de Gaza"

Mohammad Alsaeedi est un ancien journaliste. Il habite Dammam, à l’est du pays, à quelques kilomètres de la ville de Qatif où se déroulent les manifestations.

 

Depuis plus d’un mois, des chiites sortent chaque semaine pour manifester. Cela se passe souvent le vendredi. Ils sont entre une centaine et un millier, selon les jours.

 

Ils demandent la libération des prisonniers politiques, notamment des 150 manifestants [une centaine selon les agences de presse] qui ont été arrêtés depuis le début du mouvement.

 

La répression a été dure. Outre les arrestations, les autorités avaient installé des check points un peu partout dans la ville pour effectuer des contrôles d’identité. J’avais l’impression de vivre dans la bande de Gaza. Aujourd’hui à Qatif, il ne reste plus qu’un de ces check points, à l’entrée de la ville.

 

Compte tenu des risques, la majorité de la population se tient tranquille, mais des jeunes continuent de sortir régulièrement dans la rue, parfois plusieurs fois par semaine.

 

Cette vidéo montre la dernière manifestation, vendredi dernier [8 avril]. On y voit les forces anti-émeute qui tentent d’arrêter un des participants. Mais comme les autres le défendent et que la tension monte, ils remontent dans leurs camions et laissent l’homme partir.

 

 

Cet incident montre une certaine retenue de la part de la police. Mais j’ai peur qu’elle ne dure pas. La prochaine manifestation devrait se tenir vendredi, nous verrons bien ce qu’il va se passer.