FRANCE

Témoignage de militants anti-grève : "la mobilisation ne prend pas"

Nous constituons une équipe d’Observateurs pour couvrir les mobilisations contre le projet de réforme des retraites. Suite de notre série de témoignages, aujourd'hui : un jeune militant pour qui la jeunesse est loin d'être entièrement investie et une partisane de la réforme qui use d'humour contre les manifestants.

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Une assemblée générale à Strasbourg, le 12 octobre.

Nous constituons une équipe d’Observateurs pour couvrir les mobilisations contre le projet de réforme des retraites. Suite de notre série de témoignages : un jeune militant pour qui la jeunesse est loin d'être entièrement investie, et une partisane de la réforme qui use d'humour contre les manifestants.

Que vous soyez syndicalistes, lycéens étudiants, retraités, militants pour ou contre ces grèves ; vous avez des photos, vidéos et témoignages à faire passer ? Contactez-nous par mail à plarrouturou@france24.com.

Anne-Laure Blin est une jeune juriste, militante du collectif "Stop la grève".

"Le droit de grève signifie aussi bafouer le code de la route ?" demande @AnneLaureBlin sur Twitpic.

"Heureusement que les manifestants sont là pour remédier au chômage en France !" @AnneLaureBlin sur Twitpic.

"Retour sur la moyenne d'âge... on nous parle de jeunesse ? "@AnneLaureBlin sur Twitpic.

 

Pancarte 'Stop la Grève' sur un vélib: "À cause des grèves, je pédale, et ça me fait suer !"

"Pauvre Michel ! À combien se chiffrent les dégradations publiques selon les syndicats ?" @AnneLaureBlin sur Twitpic.

 

Tweet de Benoît Hamon, porte-parole du PS : "C'est ennuyeux ! Les manifestations empêchent de bien voir des articles en vitrine [d'une boutique de Rolex]. @benoithamon

 

Article écrit en collaboration avec Paul Larrouturou, journaliste.

 

"Les assemblées générales dans les facultés ne font absolument pas le plein."

Jean-Baptiste Mandron, 23 ans, est étudiant à l'université Lyon II. Il est militant à l'UNI.

Pour moi la mobilisation ne prend pas. Les assemblées générales dans les facultés ne font absolument pas le plein. Rennes II est bloquée évidemment, comme lorsqu’ils ont refusé l’élection de Nicolas Sarkozy. Mais à Lyon II par exemple, il y avait 80 participants pour une faculté de 27 000 étudiants.

Les jeunes ont le droit de se mobiliser. Mais pas quand on les manipule. Ségolène Royal appelle tous les jeunes à descendre dans la rue ? On sait très bien que les casseurs prennent le pas sur les lycéens. De plus, beaucoup d’enseignants utilisent la mobilisation de leurs élèves pour ne pas perdre eux-mêmes un jour de salaire en déposant une journée de grève. Ces mouvements ne servent à rien si ce n’est mettre le bazar dans la rue. Et cela ruine le début de l’année scolaire de tous les lycéens.

Si on ne touche pas à la réforme des retraites, qui va payer ? Nous les jeunes ! Le problème avec ce que propose l’opposition, c’est que sous pretexte de combattre le gouvernement pour la campagne de 2012, ils sacrifient une génération.

J’entends les parallèles avec les grandes grèves de 1995 et avec la mobilisation contre le contrat première embauche qui a été voté mais jamais appliqué. Le CPE a été mal compris et préparé, mais n’était pas essentiel. Sauf que là il y a vraiment urgence, si on ne le fait pas maintenant, c’est la catastrophe. C’est la réforme la plus juste qu’on puisse faire en temps de crise.