Et si vous alliez prendre votre café sur une place de parking ?

Photo: scott Beale

Recevoir des amis ou se faire masser en prenant un bain de soleil sur une place de parking en ville : c’est ce que propose le PARK(ing) Day, une initiative mondiale qui a pour ambition de transformer les places de parking payantes en espaces verts et conviviaux, l’espace de quelques jours.

Selon les membres du mouvement PARK(ing) Day, 70% de l’espace des grandes villes est dédié aux véhicules alors qu’une toute petite portion de cet espace est allouée à des espaces publics pour les habitants. Le mouvement revendique donc la réappropriation de l’espace urbain par les habitants.

Plusieurs associations ont rejoint le mouvement, dont le collectif AKA, qui a choisi de "mettre en scène le paradoxe du biocarburant" en présentant, sur une place de parking, une Formule 1 fabriquée avec des tiges végétales et du pop-corn. Ou encore, le mouvement "Guerilla Gardening", qui a décidé de lancer une opération de jardinage sur une place tenue secrète du IIe arrondissement de Paris.

Le mouvement PARK (ing) Day a été lancé à San Francisco en 2005 par REBAR, un collectif d’artistes et de paysagistes. En 2009, 140 villes (dans plus de 20 pays) ont joué le jeu. Cette année, Paris et plusieurs autres villes accueillent cet événement les 17 et 18 septembre.

"L'épicerie du 7ème continent"

Photos de : EBCY (Emmanuelle Baudin), L'épicerie du 7ème continent, pour Naturel Brut, WWF - Parking Day 2010.

"Les messages passent plus facilement dans une ambiance de fête"

Carole Balducci-Helfer est membre de l’organisation mondiale de protection de l’environnement WWF France. Elle a participé au PARK (ing) Day aujourd’hui.

On a payé une place de parking sur la rue Notre Dame des Victoires, près de la place de Bourse, à Paris. Le but est de se réapproprier les places de parking pour les transformer en espaces végétaux, artistiques et conviviaux. Notre démarche entre dans le cadre du parcours artistique parisien de WWF, baptisé "Natural Brut", une promenade qui permet de découvrir la biodiversité dans la ville, tout en redécouvrant un quartier.

Sur notre place de parking, nous avons installé une œuvre de l’artiste Ebcy intitulée  "l’Epicerie du 7ème continent". Ce 7ème continent, c’est celui qui est constitué de tous les agrégats de plastiques qui se baladent dans les océans. L’artiste a essayé d’imaginer ce que serait la vie sur ce 7ème continent. Elle a alors pensé à une épicerie qui vendrait les produits que nous consommons au quotidien, mais à base de plastique.

Les gens qui passaient devant notre installation étaient curieux. Ils souriaient, prenaient des photos et nous posaient des questions. Certains nous demandaient si on vendait vraiment quelque chose à l’intérieur de l’épicerie. On leur a expliqué que ce n’est pas une épicerie réelle, mais une œuvre artistique pour sensibiliser les gens aux dangers de l’émergence de ce "7ème continent".

Nous n’étions pas les seuls sur la place. Il y avait 4 ou 5 autres installations. Juste à côté de nous par exemple, d’autres participants ont installé un "mobilot" : un mélange entre les mots "mobile" et "ilot". Ils ont transformé la place en une terrasse sur laquelle les gens pouvaient prendre un café ou lire un livre. C’est rigolo et puis on est dans le cadre de la convivialité. D’autres ont construit une voiture avec des pop-corn, "POPKAR" : c’était très sympa aussi.

On essaye d’étonner les gens, de les amuser puis de les sensibiliser. Les messages passent plus facilement dans une ambiance de fête.

D’ailleurs, le choix de la place de la Bourse n’est pas anodin, mais symbolique. Elle symbolise le monde de la finance : un monde déconnecté de la nature. Nous avons voulu le transformer en lieu artistique ouvert à la réflexion sur l’écologie, ce dans une atmosphère conviviale.

Nous avons loué la place pour la journée et on reviendra ici demain matin."