Les "boda boda", maîtres incontestés de la rue ougandaise
Les "boda boda", ces deux-roues transportant des voyageurs, imposent leur loi sur les routes ougandaises, parfois au mépris du code de la route. Ils sont pourtant plébiscités par les touristes et les voyageurs pressés. Lire la suite…
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Les "boda boda", ces deux-roues transportant des voyageurs, imposent leur loi sur les routes ougandaises, parfois au mépris du code de la route. Ils sont pourtant plébiscités par les touristes et les voyageurs pressés.
Le président ougandais Yoweri Museveni s’est lui-même déjà laissé séduire par un "boda boda". En 2001, il avait choisi de chevaucher cet emblématique deux-roues pour se rendre à la cérémonie le désignant officiellement candidat à l'élection présidentielle.
Pas besoin d’être à la tête de l’État pour emprunter l’un des 60 000 "boda boda" qui sillonnent les routes difficilement carrossables de la capitale. A l’origine, les boda-boda étaient utilisés pour effectuer les trajets à la frontière avec le Kenya, d’où leur nom de "boda boda", c''est-à-dire "border to border". Aujourd'hui,ils sont présents dans tout le pays mais certains Ougandais refusent de les utiliser à cause de leur dangerosité. Selon les chiffres officiels, les "boda boda" sont impliqués dans plus de 30 % des accidents mortels de la route.
Les autorités tentent de réagir en distribuant des milliers d’amendes chaque mois ou en menant des opérations coup-de-poing : au début de l’année, près de 1 500 "boda boda" ont été confisqués. Mais au quotidien, nombreux sont les fonctionnaires prêts à fermer les yeux sur les infractions routières.
À l'arrière d'un "boda boda"
Les "boda boda" sont le moyen de transport le plus utilisé par les touristes qui découvrent Kampala sous un autre angle. Il faut pourtant avoir le cœur bien accroché... Vidéo postée sur YouTube le 17 mars 2007 par oriendale .
"C’est la manière la plus rapide de se déplacer en ville"
Bakundana Ismail vit à Kampala, où il travaille dans le secteur informatique.
On trouve des milliers de 'boda boda' à Kampala, ils sont partout. C’est la manière la plus rapide de se déplacer en ville car, dans la capitale, la circulation est vraiment difficile à cause des embouteillages qui sont fréquents. C’est pour cela que tout le monde l’emprunte même si c’est plus cher que le bus ou le taxi.
Les chauffeurs conduisent vraiment dangereusement, ils prennent beaucoup de risques. Beaucoup n’ont pas de permis et ne respectent pas les règles de circulation. Parfois, ils roulent sur des voies interdites ou brûlent des feux rouges.
Je prends un 'boda boda' au moins quatre fois par semaine et c’est vrai que parfois j’ai très peur. Mais je n’ai pas le choix."
Certains chauffeurs de "boda boda" ne portent pas de casques et n'en proposent pas à leurs clients. les régles sont pourtant claires: ils doivent avoir deux casques, une vignette de véhicule au service des passagers, une assurance et un gilet réfléchissant. Photo postée sur Flickr le 14 juillet 2010 par Keith M Taylor.
Les chauffeurs ougandais attendent des clients sur des emplacements réservés pour les "boda boda", mais payants. Photo postée sur Flickr le 9 octobre 2009 par alanjwhelan.
Certains Ougandais n'hésitent pas à personaliser leur outil de travail. Photo postée sur Flickr le 11 juillet 2010 par andienns.
Les "boda boda" servent aussi à transporter les marchandises. Ici des poulets. Photo postée sur Flickr le 11 décembre 2008 par gipukan.
Chauffeurs de "boda boda" attendant des clients à un emplacement. Ils peuvent embarquer jusqu'à trois personnes, ce qui est interdit par la loi. Photo postée sur Flickr le 11 décembre 2008 par Kees Verhoeven.