Ahmadinejad perd le soutien de ses partisans à cause d’une taxe
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Le gouvernement iranien est confronté à une fronde des commerçants opposés à une hausse des impôts. Ils sont entrés dans leur sixième jour de grève, lundi. La contestation des marchands, alliés proches du régime islamique, est considérée comme un sérieux avertissement lancé au président Ahmadinejad. Lire le suite...
Des marchands ferment leurs échoppes dans le bazar. Image de YouTube.
Le gouvernement iranien est confronté à une fronde des commerçants, opposés à une hausse des impôts. Ils sont entrés dans leur sixième jour de grève, lundi. La contestation des marchands, alliés proches du régime islamique, est considérée comme un sérieux avertissement lancé au président Ahmadinejad.
Les marchands du bazar de Téhéran ont commencé à fermer leurs boutiques mardi dernier pour protester contre une augmentation supposée de 70 % de la taxe annuelle prélevée sur les commerce du bazar. Bien qu'elle soit entrée en vigueur il y a deux ans, le gouvernement n'avait encore jamais tenté de la percevoir jusqu'à maintenant.
Mercredi, l'adjoint du ministre du Commerce, Mohammad Ali Zeyghami, a abaissé la hausse de l'impôt à 30 %, mais la grève continue. Samedi, une entrevue entre les syndicalistes du commerce et les autorités n'a pas suffi à résoudre le différend.
Le bazar habituellement
Vidéo postée sur YouTube par "mixedkebab", le 11 décembre 2007.
"Les marchands sont très influents et le gouvernement ne peut pas compter sans eux"
Alireza est journaliste à Téhéran.
Ce conflit est très inquiétant pour le gouvernement. Le bazar est le centre historique de la ville et le cœur de la vie commerciale du pays ; les 'bazaaris' [marchands] sont des personnes très influentes en Iran.
Leur rôle avait déjà été déterminant en 1979, quand ils ont décidé de s'opposer à la monarchie. Leur décision a permis au régime islamique de prendre le pouvoir et de renverser le shah.
Je pense que l'augmentation des taxes a été la réponse immédiate aux sanctions commerciales imposées par l'Occident. Le gouvernement se sent vulnérable. Il a donc décidé de se servir de cet impôt pour augmenter ses revenus, mais ce plan a été très mal pensé. C'est typique du gouvernement d'Ahmadinejad ! Il ne réfléchit pas aux conséquences avant de mettre quelque chose en place, il attend les réactions des personnes concernées pour voir si elle arrivent à s'y faire. C'est une technique tout à fait déroutante pour tous les Iraniens.
Ce conflit est de mauvais augure pour le gouvernement. Ça montre qu'il ne contrôle pas les 'bazaaris' malgré des années de liens étroits. Les marchands sont très conservateurs et de fervents religieux proches des ayatollahs et du clergé de la ville de Qom. Ils sont restés silencieux pendant le 'mouvement vert', un silence qui a irrité les opposants au gouvernement mais qui a aussi ravi les autorités. Aujourd'hui, le gouvernement ne peut pas compter sans eux."
Le bazar vide
D’habitude bondé, le bazar est aujourd’hui vide. Vidéo postée par "Onlymehdi ", le 8 juillet 2010.