Jusqu’où les Israéliens sont-ils prêts à aller pour libérer Gilad Shalit ?
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La marche de soutien à Gilad Shalit. Photo publiée par . Une marche de soutien à Gilad Shalit, organisée par la famille du soldat retenu en otage, arrive cet après-midi à sa destination : la maison du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. L’occasion de tâter le pouls de l’opinion publique israélienne au travers de nos Observateurs sur place. Lire la suite...
La marche de soutien à Gilad Shalit. Photo publiée par Anat Zelichover sur Flickr.
Une marche de soutien à Gilad Shalit, organisée par la famille du soldat retenu en otage, arrive cet après-midi à sa destination : la maison du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. L’occasion de tâter le pouls de l’opinion publique israélienne au travers de nos Observateurs sur place.
Si le cas Shalit passionne toujours l’opinion publique israélienne, les avis des Israéliens sont partagés sur la manière dont les négociations sont menées. Ils s’interrogent sur l’identité et le nombre - le chiffre de 1000 a été avancé - des prisonniers palestiniens qui vont être libérés en échange du soldat.
Gilad Shalit est détenu dans la bande de Gaza par le Hamas depuis quatre ans.
"Gilad Shalit est le double otage du Hamas et du gouvernement israélien"
Joel Schalit est un éditorialiste israélien. Il vit actuellement à Berlin.
Je pense que Gilad Shalit représente assez bien la société israélienne. C’est un jeune soldat qui se trouve finalement être une double victime, otage à la fois du Hamas et du gouvernement israélien. Il n’est qu’un instrument de plus dans tout le jeu politique du gouvernement israélien. Ce dernier n’est pas prêt je pense à libérer mille prisonniers pour un seul soldat. Car si cet échange se fait et que le pays se trouve être la cible d’une attaque terroriste, le gouvernement pourrait ensuite le payer très cher. Beaucoup d’Israéliens pensent que les politiciens font tout ce remue-ménage pour calmer l’opinion publique et donner l’impression qu’ils essayent de faire libérer Shalit, alors qu’il n’en est rien. C’est le sens de cette marche et de toute cette mobilisation : pousser le gouvernement israélien à tenir ses promesses."
"La question n’est pas de savoir si l’échange va se faire, mais quand"
Simon Katin est programmateur en technologie internet et vit à Tel Aviv.
Tout le monde ici est peiné par le cas Gilad Shalit, peu importe les sensibilités politiques. Mais si on est tous d’accord pour dire qu’il faut sauver le soldat Shalit, on n’est pas forcément d’accord sur les modalités. Personnellement, je trouve que la question principale n’est pas le nombre de prisonniers qu’Israël va libérer, cela importe peu, mais la nature de ces prisonniers, à savoir s’ils peuvent être un danger pour la sécurité de notre pays.
La question n’est pas de savoir si l’échange va se faire, mais quand. Je pense pour ma part que la solution est claire : nous savons que nous avons les moyens de tuer de manière ciblée les terroristes à Gaza. Il faut que les futurs prisonniers libérés sachent que s’ils ont été dans une prison israélienne une fois, ils n’y reviendront pas une seconde fois."
"Notre gouvernement ne devrait pas aller aussi loin dans les négociations"
Sacha Dratwa est étudiant en nouveaux médias à Tel Aviv.
Le cas de Gilad Shalit est aujourd’hui le seul sujet qui passionne tous les Israéliens. Ce n’est plus juste un combat pour libérer un soldat, c’est devenu une bataille politique autour du gouvernement Netanyahou. Cela fait le jeu du Hamas qui cherche, avec ses tergiversations, à affaiblir le gouvernement israélien. De fait, le peuple se retourne aujourd’hui contre ses représentants, il est manipulé par le Hamas.
Pour ce qui est de la négociation, je trouve que cela dépasse l’entendement. Echanger un prisonnier contre mille, ça ne s’est jamais vu et cela représenterait pour moi l’abandon de nos valeurs démocratiques et modernes. Ici, en Israël, on a tous fait l’armée et, pendant 3 ans, nous avons tous pris des risques en combattant tous les jours des terroristes. Nous sommes quelques dizaines de milliers ici à penser que notre gouvernement ne devrait pas aller aussi loin dans les négociations mais, malheureusement, notre voix n’est pas entendue dans les médias. Ces derniers suivent le lobby de soutien à Gilad Shalit qui est prêt à faire trop de concessions pour la libération du soldat."