Et si la vuvuzela était marocaine ?
Le Mondial 2010 aura fait découvrir au monde au moins une chose : la vuvuzela. Adulé par les Sud-Africains, détesté par le reste de la planète, cet instrument à vent a été présenté comme faisant partie du patrimoine culturel de l’Afrique du Sud. Mais l’un de nos observateurs monte au créneau pour défendre la paternité marocaine de l’instrument. Lire la suite...
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À gauche, photo publiée sur Flickr par notFlunky, le 31 octobre 2008. À droite, photo publiée sur Flickr par Kevin Borland, le 21 février 2008.
Le Mondial-2010 aura fait découvrir au monde au moins une chose : la vuvuzela. Adulé par les Sud-Africains, détesté par le reste de la planète, cet instrument à vent a été présenté comme faisant partie du patrimoine culturel de l’Afrique du Sud. Mais l’un de nos observateurs monte au créneau pour défendre la paternité marocaine de l’instrument.
François-Xavier Fauvelle-Aymar, un directeur de recherche au CNRS spécialiste de l’Afrique du Sud a récemment avoué dans la presse française ne pas savoir "d’où vient ce truc", ajoutant que "ça a l’air d’être un instrument plutôt récent. Ce qui est sûr, c’est qu’il n’y a pas, dans la tradition sud-africaine, d’instruments à vent".
Selon un site d’information sud-africain, ce serait un certain Freddie “Saddam” Maake qui en serait l’inventeur. Maake aurait conçu le premier instrument au milieu des années 60 avec un vieux cadre de bicyclette en aluminium.
Origines Sud-africaines ou pas, une chose est sûre : la vuvuzela est loin d’être unique sur le continent africain.
Des dizaines de vuvuzelas en plastique. Photo publiée sur Flickr par notFlunky, le 4 novembre 2008.
Des vuvuzelas à la marocaine
Musicien jouant du néfir. Photo publiée sur Flickr Kieran Turner, le 14 avril 2009.
Musicien jouant du mizmar. Photo publiée sur Flickr par Ronald Hackston, le 18 juin 2009.
Des membres de la Aissawa, dont deux musiciens qui jouent du mizmar, à Meknès. Vidéo postée par winnerbed sur YouTube le 21 janvier 2008.
Troupe folklorique marocaine. Vidéo postée par farabihay sur YouTube, le 24 décembre 2007.
Durant un mariage marocain. Vidéo postée par farabihay sur YouTube, le 24 décembre 2007.
"Au Maroc, nous connaissons cet instrument à vent depuis des siècles"
Larbi est un consultant marocain en informatique. Il vit à Paris et défend avec humour sur son blog les origines de la vuvuzela.
Le monde découvre aujourd’hui la vuvuzela ; mais au Maroc nous connaissons cet instrument à vent depuis des siècles. Chez nous, on l’appelle "bouc", du latin "bucca", la bouche. C’est un instrument à vent qui produit un son similaire à celui de la vuvuzela, sauf que chez nous, on le retrouve surtout dans les mariages et les spectacles des troupes folkloriques, plus rarement dans les stades de football. La veille du mariage les parents du marié traversent les rues des villages aux rythmes de cet instrument pour apporter des cadeaux à la mariée.
Contrairement à la vuvuzela fabriquée en plastique et largement industrialisée, le bouc reste chez nous un instrument artisanal taillé généralement dans le bois.
Chez les soufis marocains de la confrérie Aissawa, deux instruments proches du vuvuzela servent à atteindre l’exaltation : le "mizmar" - ou bombarde - , un objet long d’une quarantaine de centimètres en bois d’abricotier et le néfir, sorte de longue trompe en fer blanc qui ponctue les invocations répétitives du nom de Dieu".