SÉNÉGAL

La France rend les clés de sa base militaire de Dakar : "Abdoulaye Wade a récupéré l’événement"

La France rend aujourd’hui au Sénégal les clés de sa base de Bel Air, où 1 200 soldats étaient stationnés. Notre Observateur a assisté à la cérémonie de restitution. Selon lui, à part Nicolas Sarkoy et Abdoulaye Wade, l’événement n’intéresse pas grand monde dans son pays. Lire la suite…

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La France rend aujourd'hui au Sénégal les clés de sa base de Bel Air, où 1 200 soldats étaient stationnés. Notre Observateur a assisté à la cérémonie de restitution. Selon lui, à part Nicolas Sarkoy et Abdoulaye Wade, l'événement n'intéresse pas grand monde dans son pays.

Sérigne Diagne est journaliste à Seneweb. Il tient un blog d'Observateur sur France 24.

La base de Belle Air était l'un des établissements militaires français les plus vieux d'Afrique. Il s'agit d'une unité navale située entre le port autonome de Dakar et la baie de Hann. La cérémonie de restitution symbolique marque le retrait militaire de la France, qui réduit sa présence militaire au quart de ses effectifs, tout en gardant la base stratégique de Ouakam, nécessaire en cas d'évacuation des ressortissants français ou d'interventions aéroportées dans la sous-région.

J'ai le sentiment qu'Abdoulaye Wade a récupéré l'événement. Le 4 avril, lors de son discours sur le cinquantenaire de l'indépendance, il avait annoncé que le Sénégal reprenait le soir même la base militaire de Bel Air. Il a présenté cette restitution comme une victoire, dans le cadre d'un discours aux accents nationalistes. Je pense personnellement que la France et Nicolas Sarkozy n'avaient pas l'intention de garder cette base de toutes façons.

Ici, on parle peu de cette restitution mais les gens ne souhaitaient pas particulièrement que les soldats français quittent le pays. Les habitants des quartiers proches de la base s'étaient habitués à la présence des militaires français et la cohabitation se faisait sans problème. Nous n'avons plus besoin de la France pour nous défendre, mais les soldats français auraient pu rester encore 200 ans sans que cela nous dérange."