Njuguna, fabricant de jouets dans le bidonville de Mathare
Le bidonville de Matharé compte 500 000 habitants, tous installés dans des baraquements de fortune entassés au beau milieu de Nairobi, la capitale du Kenya. Mais dans ce bidonville, le plus gros d'Afrique de l'Est, Njuguna ne désespère pas de faire rêver les enfants. Lire la suite...
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Le bidonville de Mathare compte 500 000 habitants, tous installés dans des baraquements de fortune entassés au beau milieu de Nairobi, la capitale du Kenya. Mais dans ce bidonville, le plus gros d'Afrique de l'Est, Njuguna ne désespère pas de faire rêver les enfants.
"Quand il ne montre pas ses jouets et ses gadgets, il les enferme à double tour dans un endroit en sécurité"
Paula est la directrice de Wildlifedirect, une organisation non gouvernementale de protection des animaux basée à Nairobi. Elle est allée visiter le bidonville de Kibera et a posté ses photos sur le blog Afrigadget.
Le bidonville de Matharé est surpeuplé, pollué, sale et dangereux. Des enfants jouent à côté des canalisations d'eau à ciel ouvert et une petite fille fouillait dans les détritus pour trouver à manger.
Les enfants se baladent seuls dans les rues boueuses et seuls quelques-uns d'entre eux portent des chaussures. Il y beaucoup d'hommes ivres qui traînent. Là-bas, ils sont tous accros au 'Changaa'. [Littéralement "Tue-moi vite", boisson distillée à base de maïs interdite au Kenya]. C'est vrai qu'au début, cet endroit semblait simplement pauvre et sans espoir.
Mais au milieu de ce bidonville déprimant, des couleurs vives et amusantes dénotent. Ce sont les jouets de Njuguna. Il les fabrique parce que ça lui plaît ! Et il les prête aux enfants du quartier pour qu'ils puissent jouer ensemble.
Parfois, il en vend aussi à des habitants ou a des compagnies extérieures. Il a réussi à convaincre un représentant de la compagnie Safaricom [compagnie de télécommunication kenyane] de lui acheter un lot entier de jouets. Il m'a montré les photos des modèles qu'il a vendus.
J'ai été particulièrement enchantée par cette petite moto fabriquée en métal (photo). Mais il me la faisait à 2 500 shillings [23 euros], un prix spécial pour les visiteurs comme moi - mais je n'avais pas les moyens !
Les garçons étaient aux anges avec ce 'kart' en métal."
Quand il ne montre pas ses jouets et ses gadgets, il les enferme à double tour dans un endroit en sécurité pour qu'on ne les lui vole pas.
Njuguna arrive à vivre en réparant des équipements domestiques et en fabriquant des gadgets comme des cages à poules ou des machines à moudre la nourriture des animaux.
Voici ses moulins à vent, ils tournent au milieu d'une ruelle du quartier où le vent s'engouffre (photo). Ce sont des œuvres d'art. Njuguna les a fabriqués avec des débris de voitures. Il m'a dit qu'il les avait mis là en attendant qu'une idée le percute et qu'il sache quoi en faire. Il appelle ça de la "recherche expérimentale".