Malgré les violences, "les étrangers ne sont pas très inquiets"
Jeudi soir des clashs meurtriers ont éclaté dans le quartier d'affaires de Silom, dans le centre de Bangkok, entre des militants de l'opposition, les "chemises rouges", et les partisans du gouvernement, "les chemises jaunes". Notre Observateur sur place nous dit que, malgré ces éruptions de violence, Bangkok reste une ville sûre pour les étrangers. Lire la suite...
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Les barricades de police dans le centre de Bangkok. Photo de Florian Witulski.
Jeudi soir, des clashs meurtriers ont éclaté dans le quartier d'affaires de Silom, dans le centre de Bangkok, entre des militants de l'opposition, les "chemises rouges", et les partisans du gouvernement, "les chemises jaunes". Notre Observateur sur place nous dit que, malgré ces éruptions de violence, Bangkok reste une ville sûre pour les étrangers.
Depuis la mi-mars, les "chemises rouges", qui demandent la démission du Premier ministre, Abhisit Vejjajiva, occupent le quartier d'affaires de Silom. Le 10 avril, une tentative des forces de police de les déloger s'était déjà terminée dans un bain de sang. Jeudi, des grenades lancées lors d'affrontements entre pro et anti-"chemises rouges" ont fait trois mort et 80 blessés.
"Les rangs des anti-"chemises rouges" sont rejoints par des gens exaspérés de ne pas pouvoir travailler"
Florian Witulski est étudiant en journalisme à Bangkok. Il est allé prendre des photos, hier soir, sur le lieu des explosions.
Depuis une dizaine de jours les 'chemises rouges' passent le plus clair de leur temps derrière leurs barricades, leur nombre me semble assez stable. Depuis le grand clash du 10 avril, la situation était plutôt calme.
La barricade des "chemises rouges". Photo de Florian Witulski
Photo de Florian Witulski
Il est difficile de dire qui a pu lancer des grenades jeudi soir. La cible n'est pas claire puisque de nombreux touristes ont aussi été blessés dans l'attaque.
Après l'explosion des grenades. Photo de Florian Witulski
Ces derniers jours la colère monte aussi du côté des anti-'chemises rouges'. Ils commencent, eux aussi, à fabriquer leur propres armes. Et leurs rangs sont rejoints par des Thaïlandais exaspérés de ne pas pouvoir travailler, car la plupart des bureaux du centre de la capitale sont fermés. Certains ne peuvent même plus se payer de quoi manger.
Photo de Florian Witulski
La situation est donc tendue, mais je n'ai pas l'impression que les étrangers ici soient inquiets. D'abord, parce que l'immense majorité des manifestants, des deux camps, sont très calmes. Seule une toute petite minorité est responsable des violences. Ensuite, parce que les troubles ne touchent que quelques endroits bien délimités. Le quartier d'affaires de Silom est immense et seulement quelques rues sont occupées par les 'chemises rouges'. Les étrangers évitent juste de s'approcher des manifestations. Il y a bien des touristes qui cherchent à prendre des photos et qui restent près des barricades. Mais en général, dès que ça chauffe ils détalent."
Affrontements dans le centre de Bangkok après l'explosion des grenades. La police tente de disperser les "anti-chemises rouges" aux abords des barricades de l'opposition. Images filmées par Florian Witulski.