JAPON

La guerre des robots karatékas

Il existe de nombreux tournois de combat de robots dans le monde, notamment aux États-Unis et au Royaume-Uni. Le plus célèbre, Robot Wars, a été diffusé sur la chaîne britannique BBC entre 1998 et 2002. Mais depuis quelques années, une compétition d'un tout nouveau genre a vu le jour au Japon. Lire la suite...

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Il existe de nombreux tournois de combat de robots dans le monde, notamment aux États-Unis et au Royaume-Uni. Le plus célèbre, Robot Wars, a été diffusé sur la chaîne britannique BBC entre 1998 et 2002. Mais depuis quelques années, une compétition d'un tout nouveau genre a vu le jour au Japon.

Créée par le Japonais Terukazu Nishimura en 2002, la compétition Robo-One se veut moins violente que la version anglo-saxonne et plus adaptée au public nippon. Au lieu de mettre en scène des grosses machines équipées d'épais blindages et de scies circulaires, il a préféré s'inspirer d'Asimo, le robot aux formes humaines de Honda. Ces petites machines bipèdes, ultra-sophistiquées, s’affrontent sur un ring un peu à la manière des combattants d'arts martiaux. Coup de poing, balayage ou prise de judo, tous les coups sont permis pour l'emporter sur son adversaire.

De plus en plus populaire, Robo-One est diffusé sur de nombreuses chaînes de télévision et les salles où se déroulent les tournois sont combles. Les compétitions se déroulent tous les six mois, au printemps et en automne. La dernière en date s'est tenue la semaine dernière.

La version américaine de Robot Wars

Extrait de la version américaine de Robot Wars. Publiée sur YouTube par Wetware le 6 mars 2006.

Quelques images de participants de la Robo-One et de leurs robots

Publiée par Robots-Dreams sur Flickr

Publiée par Robots-Dreams sur Flickr

Publiée par Robots-Dreams sur Flickr

La compétition japonaise Robo-One

La finale du tournoi opposant Super Dygar à Neutrino. Publiée sur YouTube par IKETOMU , le 21 mars 2010.

Compilation des moments forts de la 12e édition de Robo-One. Publiée sur YouTube par tempusmaster, le 19 octobre 2007.

"Ils peuvent se donner des coups de poing, se pousser ou faire des prises de catch"

Lem Fugitt est consultant business au Japon et rédacteur en chef du site Robots Dreams.

La compétition est ouverte à tous. Il y a des tournois régionaux et les qualifiés peuvent participer aux événements bisannuels. De plus en plus de participants viennent de l'étranger, surtout de Corée, de Chine et d'Inde. Bien sûr, beaucoup d'entre eux ont des profils d'ingénieurs, mais pas uniquement. Il y a des routiers, des lycéens et même un patron de restaurant de nouilles.

La façon la plus simple de commencer est de monter un robot à partir d'un kit basique, afin de se familiariser avec la technologie. Très rapidement, ils commencent à modifier, 'hacker' et améliorer leur robot. Certains participants du tournoi de la semaine dernière ont utilisé des robots en kit, mais la plupart conçoivent et montent leur robot eux-mêmes. C'est un hobby un peu coûteux. Le kit de base vaut près de 1 600 dollars mais peu de gens s'arrêtent à ça. La valeur des meilleurs robots est estimée entre 7 000 et 10 000 dollars.

Les règles du combat sont inspirées de celles du K1 [kick-boxing japonnais] et du catch. Ils peuvent se donner des coups de poing, se pousser ou faire des prises de catch. Un combat dure trois minutes et le but est de faire tomber son adversaire. Quand un robot est au sol, il a dix secondes pour se relever, sinon il a perdu. S'il se relève à temps, il reçoit un 'down'. Au bout de trois 'down', il perd le combat. S'il y a match nul au bout des trois minutes, les participants ont le droit à une petit pause pour changer les batteries et effectuer quelques réparations. Ensuite, c'est le premier robot qui tombe qui perd."