Fête du feu en Iran : un Observateur témoigne par webcam

Les autorités iraniennes ont tout fait mardi soir pour empêcher que les célébrations de la Fête du feu ne se transforment en manifestations contre le gouvernement. En dépit de leurs efforts, quelques militants d’opposition ont profité des festivités pour tenter de faire entendre leur message politique.

Le festival iranien de Chahar Shanbeh Suri est une ancienne fête païenne qui célèbre l’arrivée du Nouvel an perse, le 21 mars. Les autorités la considèrent contraire aux préceptes de l’islam, mais elle est toujours populaire, 31 ans après la révolution islamique. Cette année, le gouvernement a redoublé d’efforts pour empêcher le déroulement des festivités, d’autant plus que depuis l’élection présidentielle de juin 2009, l’opposition profite de tous les rassemblements publics pour descendre dans la rue.

Des milliers de policiers et de miliciens bassidjis ont été déployés dans les grandes artères de la capitale et ses principales places. Et la télévision publique passait en boucle les gros succès d’Hollywood, selon nos Observateurs, pour éviter que les jeunes ne sortent dans la rue.

Feux d’artifice pour célébrer la Fête du feu

Les feux d’artifice font généralement partie de la fête. Mais hier, ils ont pris un cachet protestataire. Posté sur Liveleak par agharazi le 16 mars 2010.

À la fin de cette vidéo (après 5’30), les gens commencent à courir, poursuivis par les forces spéciales armées de bâtons. Vidéo tournée près de la place de Haft-Hoz à Téhéran. Vidéo postée par onlymehdi le 16 mars 2010.

Une photo de l’ayatollah Ali Khamenei brûle. Vidéo postée par onlymehdi le 16 mars 2010.

Sur la place de Sadeghiyeh, les manifestants scandent "Mort au dictateur". Cette vidéo nous a été envoyée par le Comité des étudiants d'Iran.

Une scène des festivités. Les gens sautent par dessus le feu, oubliant les mauvais jours de l’année qui tire à sa fin. Vidéo postée par onlymehdi le 16 mars 2010.

"J’ai vu de nombreux Bassidjis [...] qui empêchaient les gens de se réunir"

Sarzamim est l’un de nos Observateurs à Téhéran. Il témoigne sous couvert de l'anonymat. Son frère de 14 ans a passé la soirée de mardi à regarder des films, mais lui a décidé de prendre part aux festivités. Il nous a envoyé ce témoignage vidéo d’un café internet tôt ce matin.