RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO

Le cimetière-marché de Lubumbashi

Dans la commune de Kampemba, à Lubumbashi (sud de la RD Congo) existe un cimetière connu sous le nom de Tabacongo. Et c'est très exactement à cet endroit, au beau milieu des pierres tombales, que des marchands ont décidé d'installer leurs commerces. Lire la suite et voir les photos...

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Dans la commune de Kampemba, à Lubumbashi (sud de la RD Congo) existe un cimetière connu sous le nom de Tabacongo. Et c'est très exactement à cet endroit, au beau milieu des pierres tombales, que des marchands ont décidé d'installer leurs commerces.

Le quartier de Tabacongo est à la croisée de deux avenues commerçantes de la commune de Kampemba à Lubumbashi, deuxième plus grande ville du pays. Et comme de nombreux cimetières des environs, celui de Tabacongo est saturé.

Dernièrement, la mairie de la ville a entrepris la réorganisation des cimetières. Mais entre les marchands de Lubumbashi qui installent leurs bardas à même les tombes et les fossoyeurs de Kinshasa qui enterrent les défunts dans des endroits déjà encombrés, il règne toujours un certain désordre dans les cimetières de la RD Congo.

"Chez nous, les morts et les vivants cohabitent mais là ça va trop loin"

James Norbert (Le Katangais) est journaliste free-lance à Lubumbashi. Il est allé prendre en photos le cimetière Tabacongo.

Toutes les activités de la ville se concentrent dans ce quartier et comme il n'y avait plus de places sur les trottoirs et que le cimetière n'est pas protégé par des barrières, les gens se sont installés au milieu des stèles et des croix.

Parmi les nouveaux arrivants, il y a un parking de taxis-vélos, c'est eux qui prennent le plus d'espace mais il y a aussi des vendeurs de carburant et des marchands de vêtements d'occasion. Certains suspendent leurs produits aux croix funéraires et d'autres vont jusqu'à les enlever pour gagner de la place.

Chez nous, les morts ne sont pas considérés comme des disparus. Dans la ville, les vivants et les esprits cohabitent mais ça ne veut pas dire que nous pouvons nous installer comme ça sur leurs tombes ! Il faut les respecter. Il arrive souvent que des habits, des aliments ou des boissons soient déposés par des proches sur les tombes des membres de leurs familles mais il s'agit d'une cérémonie particulière où l'on vient puis on repart du cimetière.

La police a pris contact avec le comité de marchands qui s'est implanté ici. Ils sont en ce moment en train d'essayer de trouver un autre endroit pour les installer parce qu'à ce rythme-là, le cimetière risque simplement de disparaître."

Bidons d'essence à vendre.

Réparation de vélo au milieu des pierres tombales.

Le parking de taxis-vélos.