ISRAËL

Les juifs Na Nach : religion, tradition et musique électro

Les Na Nach parcourent Israël en camion pour faire partager aux badauds leur joie de vivre en les faisant danser sur de la musique électro trance. Et au passage, ils essaient aussi d'en convertir quelques-uns à leur courant religieux. Lire la suite...

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Postée sur Flickr par Petux.

Les Na Nach parcourent Israël en camion pour faire partager aux badauds leur joie de vivre en les faisant danser sur de la musique électro trance. Et au passage, ils essaient aussi d'en convertir quelques-uns à leur courant religieux.

En 1922, à l'âge de 34 ans, le rabbin Ber Odesser affirme avoir trouvé dans un livre une lettre qui lui était personnellement adressée par le rabbin Nachman de Bratslav, décédé en Ukraine 112 ans plus tôt. Cette lettre miraculeuse baptisée  "Lettre du ciel" (Petek) lui donnait la solution pour soulager le monde de ses peines. Et cette solution, c'est le mantra "Na Nach Nachma Nachman Meuman".

En 1984, après avoir croisé la route du rabbin Ben Odesser, un groupe de juifs croyants a adopté cette phrase mystique qui appelle à la "consolation" et à l'expression de sa joie. Ce sont les Na Nach, qui constituent aujourd'hui un sous-groupe des fidèles de Nachman de Bratslav.

Depuis, les Na Nach sillonnent Israël en camionnette pour aller à la rencontre de la population, transmettre leur ferveur religieuse et exprimer leur joie. Ils s'arrêtent sur les grandes places de Jérusalem ou de Tel Aviv et, musique à plein volume, dansent au rythme de la musique électro trance, dont les paroles répètent en boucle le fameux mantra.

Graffitis

Partout en Israël, on retrouve des graffitis reprenant le mantra "Na Nach Nachma Nachman Meuman".

Postée sur Flickr par Ellla

Postée sur Flickr par ThesightandtheFury

La chanson de Rabbi Nahman

Postée sur YouYube par shimonkreisel.

L’enseignement Na Nach vous fait planer

Postée sur YouTube par Sabanar.

Image postée ici.

Les Na Nach sur les routes d’Israël

Photo postée ici.

Postée sur YouTube par nanach101.

L'esprit Na Nachn, prier et danser en même temps. Postée sur YouTube par Natipa1x.

Une camionnette Na Nach. Postée sur Flickr par Ridolfo.

Postée sur Nanach.net.

"C’est génial d’être juif, ça nous rend heureux"

Simcha fait partie de la communauté Na Nach. Il écrit pour le site www.nanach.net.

Etre Na Nach, c'est être juif mais d'une façon complètement nouvelle et beaucoup plus excitante. Nous pratiquons les mêmes rites judaïques que les autres, mais nous, on se dit que c'est génial d'être juif, que ça nous rend heureux. Notre objectif est de diffuser la parole très hautement spirituelle du rabbin Ber Odesser qui nous aide à retrouver la joie [la traduction de la lettre du ciel].On traverse le pays dans des camionnettes, on met de la musique, on discute avec les gens et parfois on vend un de nos livres qui  prêche les enseignements du rabbin Ber Odesser. Nous avons développé beaucoup de produits dérivés estampillés Na Nach [kippah, magen David, stickers]. Le but n'est évidemment pas de se faire de l'argent mais quand un jeune achète un T-shirt Na Nach, c'est un premier pas vers une implication plus forte dans notre façon de vivre le judaïsme.

Photo postée ici.

Nous savons que par certains aspects, la religion juive peut être un peu aride et nous essayons de donner une nouvelle motivation aux gens pour qu'ils reviennent vers la spiritualité sans se sentir contraint. La plupart des Na Nach sont des gens qui ne sont pas nés dans ce courant religieux, ils ont décidé par eux-mêmes d'y venir à un certain moment de leur vie.

Si nous utilisons de la musique trance, c'est d'une part parce que ça parle aux jeunes, mais aussi parce que cette musique correspond très bien à la façon que nous avons de prôner l'égalité entre tous et, d'une certaine manière, l'anarchie. Selon notre enseignement, il n'y a ni puissant, ni faible, nous devons être tous au même niveau, tous amis.

La plupart des Na Nach se consacrent entièrement à cette cause. Certains Na Nach ont arrêté de travailler et vivent dans la plus grande austérité, en dédiant leur vie à la transmission de nos enseignements.

La plupart des gens sont ravis de nous voir. Ils savent qui nous sommes et quand ils voient arriver le camion, ils se mettent à danser. Il y a toujours des rabat-joies pour se plaindre, mais globalement nous sommes respectés. Même la police nous laisse faire. Notre passage permet aux gens de déstresser un peu, on leur offre un  répit au milieu de leurs soucis quotidiens. Et même s'ils ne décident pas de nous suivre, ils connaissent mieux notre démarche."