Bataille navale entre baleiniers et écologistes au large de l’Antarctique
Un trimaran futuriste de l’association de défense de la vie marine "" a été détruit mercredi en Antarctique après un violent accrochage avec un baleinier japonais. Les six militants écologistes qui étaient à bord sont sains et saufs, mais ils n’ont pu sauver leur embarcation, qui a fini par couler ce vendredi, après deux jours de lutte pour tenter de la maintenir à flot. Lire la suite et voir les vidéos...
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Un trimaran futuriste de l’association de défense de la vie marine "Sea Shepherd" a été détruit mercredi en Antarctique après un violent accrochage avec un baleinier japonais. Les six militants écologistes qui étaient à bord sont sains et saufs, mais ils n’ont pu sauver leur embarcation, qui a fini par couler ce vendredi, après deux jours de lutte pour tenter de la maintenir à flot.
"Sea Shepherd" envoie régulièrement des bateaux dans l'Antarctique pour tenter d'empêcher les chasseurs japonais de harponner des baleines. Les affrontements sont fréquents, mais celui de mercredi dernier a été filmé sous plusieurs angles, ce qui permet de se rendre compte de la puissante du choc. L’ONG affirme que le baleinier les a délibérément percutés, tandis qu’un porte-parole de l'Institut japonais de recherche sur les cétacés affirme, lui, que les vidéos démontrent la responsabilité des écologistes.
La Nouvelle-Zélande et l’Australie ont annoncé l’ouverture d’enquêtes pour déterminer les responsabilités de chacun.
La pêche commerciale de la baleine est interdite depuis 1986 par la Commission baleinière internationale, mais des campagnes de chasse limitées à des fins de recherches scientifiques peuvent être autorisées. Le Japon, qui est un grand consommateur de viande de baleine, continue de tuer des centaines de cétacés tous les ans à des fins "scientifiques".
"Je me dis que c’est un miracle que personne n’ait été tué"
Locky Maclean est membre de Sea Shepherd. Il se trouve à bord de l'un des bateaux qui traquent la flotte de baleiniers japonais.
On a eu nos six camarades au téléphone, ils vont bien mais l'un d'eux a des côtes cassées. Il est hospitalisé sur notre deuxième navire. Quand j'entends leur récit ou que je vois les vidéos, je me dis que c'est un miracle que personne n'ait été tué.
En tout, nous sommes 77 à traquer les baleiniers japonais dans l'Antarctique. Mais la flotte japonaise est très bien organisée. Elle est composée de 6 navires-chasseurs, d'un navire-usine, où sont entreposées les baleines et enfin d'un navire-tanker qui les ravitaille en mer. Face à eux, nous n'avions que trois bateaux, dont l'"Ady Gil" qui a désormais sombré. On essaye de s'améliorer chaque année mais les Japonais ont toujours le dessus.
La campagne a commencé le 7 décembre, on est parti de l'ouest de l'Australie. Très vite on s'est aperçu que des avions nous traquaient. Ainsi, dès qu'on est sorti des eaux territoriales australiennes, on a croisé la route d'un navire japonais qui nous a ensuite "escorté" pendant trois semaines et a communiqué notre position à la flotte japonaise.
On est alors passé dans les eaux territoriales tasmaniennes pour se débarrasser de ce gêneur, puis on a filé au sud vers l'Antarctique. Notre bateau le plus rapide, l'"Ady Gil", a repéré la flotte japonaise il y a trois jours. Notre navire étant beaucoup plus lent, on se trouvait alors environ un jour derrière lui lorsqu'il a été attaqué. Il a aussitôt envoyé un message de détresse, mais il n'y a pas eu de réaction de la part du navire japonais, qui a même continué à tirer à coup de canon à eau après l'avoir éperonner, comme on peut le voir sur la vidéo."