Les enfants sont-ils en sécurité dans les crèches ?
Cette vidéo montrant plusieurs enfants maltraités par une éducatrice dans une crèche italienne relance le débat sur l'encadrement des tout-petits.
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Cette vidéo montrant plusieurs enfants maltraités par une éducatrice dans une crèche italienne relance le débat sur l'encadrement des tout-petits.
Comme en témoigne le récit de Marina Pardi sur le site du Parisien, la crèche "Cip e Ciop" de Pistoia, à quelques kilomètres de Florence, présentait de nombreux signes de dysfonctionnement. Problèmes d'hygiène, interdiction pour les parents d'entrer dans l'établissement, comportement apeuré des enfants, autant d'indices qui ont poussé plusieurs parents à porter plainte auprès des autorités locales.
Au bout de plusieurs mois, la police se décide finalement à installer une caméra de surveillance au sein de l'établissement. Les images montrent les sévices subis par une petite fille en train d'être nourrie devant d'autres enfants, regroupés dans un coin de la pièce, terrorisés. La directrice de l'établissement ainsi que l'éducatrice ont été immédiatement arrêtées.
"En France, on est obligé de demander le casier judiciaire de chaque employé"
Aline Bertin est directrice de la crèche Coucou, à Bordeaux, qui accueille 30 enfants de deux mois et demi à trois ans.
J’ai été très choquée par les images d’Italie. Je pense que le fait que la structure soit très petite - seulement deux personnes - et qu’elles sont toutes les deux impliquées dans l’affaire, est une des explications de ce drame. Chez nous, il y a 13 personnes qui s’occupent de 30 enfants. En France, on est obligé de demander les casiers judiciaires de tous les employés, même ceux de l’entretien, pour éviter que des délinquants sexuels, par exemple, puissent travailler au milieu d’enfants. Mais des abus peuvent toujours arriver, on n’est malheureusement jamais à l’abri à 100%.
Si les enfants s'agitent un peu trop, il existe des moyens pour canaliser leur surplus d’énergie, les éducatrices sont formées à cela. Par exemple, on met en place un petit parcours pour que les enfants puissent courir et se défouler, avant de reprendre des activés plus calmes une fois qu’ils sont épuisés. Il arrive que les enfants aient des périodes agressives, et mordent par exemple. Dans ce cas, on leur explique calmement qu’il ne faut pas mordre ses camarades mais plutôt des peluches ou des poupées, et ça s’arrête là.
Chez nous, les parents ont le droit de venir chercher leurs enfants quand ils veulent. Dans la crèche en Italie, les parents n’avaient pas le droit de rentrer à l’impromptu dans l’établissement. C’est un mauvais signe. Les parents ont le droit d’exiger flexibilité et transparence de la part du personnel de la crèche. Quant à l’utilisation de la vidéo, on en avait parlé entre nous et les avis étaient partagés. D’un côté, on met en avant la transparence et on fournit un outil qui rassure les parents, mais de l’autre on s’expose à la critique permanente des parents. Je pense que sur le long terme, ça serait pesant."