IRAN

Graffitis à Téhéran : risqué mais de plus en plus populaire

Le graffiti représentant la statue de la Liberté ornant les murs de l’ancienne ambassade américaine à Téhéran est connu dans le monde entier. Mais au-delà des graffitis anti-américains, cet art de rue est devenu plus populaire que jamais, depuis quelques années. Lire la suite et voir les photos…

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Le graffiti représentant la statue de la Liberté avec une tête de mort et ornant les murs de l’ancienne ambassade américaine à Téhéran est connu dans le monde entier. Mais au-delà des graffitis anti-américains, cet art de rue est devenu plus populaire que jamais, depuis quelques années.

Voici quelques exemples, envoyés par un de nos Observateurs en Iran, Alireza.

Des graffitis signés par un des plus éminents graffeurs de Téhéran,"Alone".Vidéo postée sur YouTube.

D'autres exemples

Voir d'autres images en provenance de Téhéran ici.

“S’il est attrapé par la police, un artiste graffeur risque la même peine qu’un opposant politique”

Farhad Roozbeh (pseudonyme) est artiste graffeur à Téhéran. Il souhaite rester anonyme.

Les graffitis sont illégaux en Iran. Si un propriétaire souhaite faire peindre le mur de sa propriété par un artiste, la police interviendra pour leur interdire de le faire, et si c’est trop tard, le conseil de la ville fera nettoyer la surface. Ce n’est pas pour des raisons esthétiques, mais plutôt pour garder le contrôle sur les graffitis et leurs messages.

La police ne surveille pas plus les artistes de rue que les autres créateurs. De plus, nous ne sommes pas très nombreux, nous dessinons dans des endroits isolés et nous ne faisons pas cela pour devenir célèbres. Ils n’ont toujours pas trouvé le moyen de nous intercepter. Mais, comme tous les autres ‘crimes culturels’, le graffiti est considéré comme une activité dissidente. S’il est attrapé par la police, un artiste risque la même peine qu’un opposant politique. Que l’on soit journaliste ou graffeur, nous risquons d’être emprisonné pour atteinte à ‘la sécurité de la nation’.

Le phénomène des graffitis a pris de l’ampleur, ces deux dernières années. Il y a même des graffeurs d’à peine 12 ans, à Téhéran. Des sites farsi comme irangraffiti.blogspot.com ou kolahstudio.com contribuent à promouvoir cet art et les talents en herbe. Influencés par des styles étrangers, spécialement occidentaux, nous essayons d’apporter notre touche orientale dans nos dessins."