Chavez ou pas, on passe la frontière !
Le climat diplomatique entre la Colombie et le Venezuela se dégrade, si bien que le président vénézuélien Hugo Chavez a décidé le 3 novembre de fermer la frontière entre les deux pays. Mais, dans la très commerçante zone frontalière, les populations s’adaptent aux restrictions et ne cèdent pas aux injonctions de leurs gouvernements. Lire la suite...
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Le climat diplomatique entre la Colombie et le Venezuela se dégrade, si bien que le président vénézuélien Hugo Chavez a décidé, le 3 novembre, de fermer la frontière entre les deux pays. Mais, dans la très commerçante zone frontalière, les populations s’adaptent aux restrictions et ne cèdent pas aux injonctions de leurs gouvernements.
La rupture est consommée entre Bogota et Caracas. Le 9 novembre, le président vénézuélien Hugo Chávez a demandé à l’armée et à ses concitoyens de se préparer "pour la guerre" contre la Colombie, qui vient de mettre à disposition des Etats-Unis sept bases militaires. Le 3 novembre, le Venezuela avait déjà fermé sa frontière avec son voisin en réaction à l’assassinat de deux gardes frontaliers.
Caracas soupçonne des paramilitaires colombiens d’être à l’origine de cet attentat. De son côté, Bogotá dénonce la mort de neuf de ses citoyens près de la ville vénézuélienne de Táchira.
Dans ce contexte, le président Hugo Chávez, qui accuse par ailleurs Bogota de préparer un complot contre lui, a déployé 15 000 soldats de la Garde nationale bolivarienne (GNB), le long des 2 000 km de la frontière. Des chars et des voitures blindées ont également été envoyés vers les villes frontalières de Mara, Páez et Almirante Padilla.
Il y a quelques mois, une guerre n'était pas envisageable. Mais aujourd’hui, les bruits de bottes rappellent que ce scénario n’est plus à exclure. Malgré ces tensions, les habitants des deux côtés de la frontière restent en bons termes et cherchent à rejoindre le pays voisin par tous les moyens.
Source : Globovision
"Seul Chavez fait preuve d’hostilité"
Edgar Alirio Álvarez tient un blog d’actualité sur Cúcuta, ville frontalière colombienne."Cette crise affecte surtout les villes frontalières - comme Cúcuta, San Cristóbal ou Táchira. L’activité économique y est paralysée et les difficultés rencontrées pour traverser la frontière obligent bon nombre d’entreprises à donner des vacances à leurs employés. Les fermetures ont toujours affecté les deux pays. Aujourd’hui, les Vénézuéliens manquent par exemple de produits de première nécessité, qu’ils importent habituellement de Colombie. Les habitants des zones frontalières continuent donc, tant bien que mal, à commercer ensemble. Ils empruntent des routes secondaires pour contourner les postes de contrôle, provoquant des affrontements violents lorsqu’ils sont repérés par des gardes. Les ponts à cheval sur les deux territoires, comme à Ureña ou à San Antonio, sont pris d’assaut. Certaines personnes gagnent même leur vie en faisant payer la location d’échelles ou en aidant à traverser le fleuve. La plupart de ces populations n’envisagent pas qu’une guerre puisse éclater. Seul Chavez fait preuve d’hostilité. Nombreux sont ceux qui croient que le président vénézuélien, avec ses déclarations belliqueuses, essaie de détourner l’attention des problèmes internes."