TERRITOIRES PALESTINIENS

On n’embellit pas le "mur de la honte"

Depuis le début de sa construction, le mur de séparation érigé par le gouvernement israélien est un véritable espace d'expression où Palestiniens et étrangers donnent libre cours à leur colère et leur désir de paix. Des graffitis ont ainsi fleuri sur ce mur, que ses détracteurs ont rebaptisé "le mur de la honte", alors qu'Israéliens et nombre de Palestiniens veulent qu'il reste gris... pour des raisons très différentes. Lire la suite...

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Graffitis de Suleiman Mansour. Photo William J.Schleich postée ici.

Depuis le début de sa construction, le mur de séparation érigé par le gouvernement israélien est un véritable espace d'expression où Palestiniens et étrangers donnent libre cours à leur colère et leur désir de paix. Des graffitis ont ainsi fleuri sur ce mur, que ses détracteurs ont rebaptisé "le mur de la honte", alors qu'Israéliens et nombre de Palestiniens veulent qu'il reste gris... pour des raisons très différentes.

Depuis 2002, le gouvernement israélien bâtit un mur entre le nord et le centre de la Cisjordanie et les villes israéliennes. Objectif déclaré : enrayer les infiltrations en Israël de kamikazes palestiniens. Malgré la condamnation du projet par l'ONU en octobre 2003, le mur de séparation ne cesse de s'allonger.

Dans un premier temps, les forces israéliennes ont procédé à l'arrestation des graffeurs qui s'aventuraient à peindre slogans et dessins sur le mur. Depuis, il a été équipée des fils barbelés, de détecteurs de mouvements et de caméras de surveillance, afin de dissuader ceux qui tentent de l'escalader ou de l'approcher.

Les graffitis se concentrent principalement sur les portions du mur qui divisent Bethléem, Qalqilya, le village de Qalandiya à 11 km au sud de Ramallah, mais aussi sur celles situées en face de l'université de Jérusalem, qui a pu sauver, au prix d'âpres négociations, une partie de son campus menacé par le tracé du mur.

Les graffitis

Photo publiée sur Flickr par Exothermic, le 6 août 2007.

Photo publiée sur Flickr par Lois Stavsky, le 31 janvier 2008.

Photo publiée sur Flickr par Lois Stavsky, le 31 janvier 2008.

Photo publiée sur Flickr par i,map, le 8 juillet 2008. Graffitis par Banksy.

Photo publiée sur Flickr par jamestraceur, le 21 mai 2006.Graffitis par Banksy.

Photo publiée sur Flickr par i,map, le 8 juillet 2008. Graffitis par Banksy.

Photo publiée sur Flickr par Maya Hasson, le 19 septembre 2008.Graffitis par Banksy.

 

Photo publiée sur Flickr par Joshua Hough, le 13 décembre 2006. Graffitis par Banksy.

Photo publiée sur Flickr par hazy jenius, le 3 juin 2008.

"Il ne faut pas l'embellir, il ne faut pas le transformer en un tableau beau à regarder"

Jamal Joma'a est le coordinateur de la Campagne populaire pour la résistance contre le mur et la colonisation.

La majorité des graffitis sont l'œuvre d'amateurs étrangers et de Palestiniens. Mais certains ont été produits par des professionnels. Nous condamnons l'existence de la majorité de ces graffitis. Durant la première intifada, les murs portaient de nombreux slogans et dessins. Nous n'avons rien contre ce phénomène. Mais concernant le mur de séparation, notre position a été claire dès le départ : il ne faut pas l'embellir, il ne faut pas le transformer en un tableau beau à regarder. Il faut qu'il reste gris et laid, empreint de la laideur du racisme et de l'occupation qu'il symbolise.

Il y a quelques années, des artistes mexicains ont écrit sur le mur au nord de Toulkarem "Exister c'est résister". Ce slogan incite les gens à la lutte et c'est ce dont nous avons besoin. C'était particulièrement symbolique que le mur se tenait à la place d'un ancien marché rasé en moins de 24h, avec ses 218 échoppes et ses pressoirs d'olives. Mais d'autres slogans et graffitis ont bientôt fait leur apparition. Des graffitis qui vont dans le sens de la normalisation avec les Israéliens. Nous pensons que ces slogans ne sont pas dans l'intérêt du peuple palestinien et de la récupération des ses droits légitimes."