Images de vidéosurveillance : tabassé à mort par des Ouïghours
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Trois enregistrements de vidéosurveillance datant des émeutes de juillet dernier ont été postés début août sur le Net. Des images terribles où l’on voit des Ouïghours tabasser à mort un Han dans les rues d’Urumqi. Pourquoi de telles images ne ressortent qu’aujourd’hui sur le Net ? Lire la suite…
Trois enregistrements de vidéosurveillance datant des émeutes de juillet dernier ont été postés début août sur le Net. Des images terribles où l'on voit des Ouïghours tabasser à mort un Han dans les rues d'Urumqi. Pourquoi de telles images ne ressortent qu'aujourd'hui sur le Net ?
La scène a été filmée par les caméras de surveillance d'un hôpital de la capitale de la province du Xinjiang le 5 juillet dernier, le jour des émeutes interethniques qui ont fait 197 morts, selon les médias officiels.
A la suite de l'embrasement, les télévisions chinoises s'étaient empressées de diffuser les images de magasins incendiés et de Hans (ethnie majoritaire en Chine) blessés, censurant par contre les témoignages sur la répression policière qui a suivie.
Près de deux mois après le clash, la situation reste très tendue à Urumqi. Ces trois vidéos, qui montrent la scène de lynchage en pleine rue, puis l'arrivée de la police et des secours, ont été postées pour la première fois au milieu du mois d'août sur la chaîne YouTube de "xjwlmq" . Le buzz sur ces images n'a toutefois démarré que lorsque ce document a été reposté sur Liveleak le 4 septembre, le jour où des manifestations de Hans ont de nouveau éclatées à Urumqi. Notre Observateur ouïghour se demande qui peut être derrière la publication de cette vidéo, dont le timing de publication semble idéal pour justifier les manifestations des Hans du Xinjiang.
L'agression a eu lieu devant le plus grand centre d'urgence hospitalière de la ville d'Urumqi. Le YouTuber ajoute que les médecins de l'hôpital n'ont pas osé sortir avant l'arrivée de la police par peur de se faire eux aussi agresser.
Images des deux autres enregistrements
"Une démarche de propagande pour essayer de mobiliser la population Han"
Erkin, membre de l'association SOS-Ouïghours, habite à Paris.
Seule la police chinoise peut accéder à ce genre d'archives vidéos. Dans le Xinjiang, il n'y plus de connexion Internet depuis le 5 juillet dernier. Les seuls qui ont accès à Internet sont probablement les très hauts fonctionnaires [via le réseau interne du gouvernement] et la police. Il est fort possible que ce soit une démarche de propagande pour essayer de mobiliser la population Han, mais aussi un moyen pour fournir aux médias étrangers des images qui salissent l'image des Ouïghours. Car une fois de plus, on ne voit aucune image de victimes ouïghours.
Nous condamnons tous les actes de violence, quelle que soit l'origine ethnique de la victime. Ces images ne font qu'aggraver le conflit interethnique.
La dégradation des relations entre les deux communautés était déjà un phénomène difficile à gérer à la fin des années 90, mais avec la discrimination, l'immigration massive, le chômage, la destruction de notre culture et l'interdiction de la langue ouighour dans les écoles, la frustration de notre communauté explose.
La Chine doit s'attaquer à la racine de ces problèmes. Il faut qu'elle change sa politique de colonisation, arrête la déportation des Ouïghours et l'immigration massive des Hans, démontre sa volonté de créer une société harmonieuse et rouvre les communications téléphoniques et les lignes Internet. "