GABON

Est-ce que le Gabon peut s’embraser ce soir ?

Les résultats de la présidentielle gabonaises devraient être annoncés tard dans la soirée. Un de nos Observateurs dans le pays nous explique que les trois jours qui ont séparé le vote de l’annonce du résultat ont pu donner l’occasion de commettre des fraudes. Il s’inquiète par ailleurs des violences qui pourraient surgir après l’annonce de ce soir.

Publicité

Le 7 août, à Libreville. Publiée par notre Observateur Adriankoto

Les résultats de la présidentielle gabonaise devraient être annoncés tard dans la soirée. L'un de nos Observateurs dans le pays nous explique que les trois jours qui ont séparé le vote de l'annonce des résultats ont pu donner l'occasion de commettre des fraudes. Il s'inquiète par ailleurs des violences qui pourraient surgir après l'annonce de ce soir.

Nicaise Moulombi est le président de l'ONG Croissance saine environnement. Il vit à Libreville.

Il est vrai qu'il aurait été difficile d'annoncer les résultats de l'élection plus rapidement. Le Gabon est un pays assez vaste, avec neuf provinces, et où les infrastructures de transports ne sont pas bonnes. Il faut donc du temps pour que les résultats arrivent à Libreville. Et puis il y avait 18 candidats et 4 000 bureaux de vote : le dépouillement est forcément long.

Mais trois jours avant d'annoncer les résultats, cela laisse le temps de distribuer des 'sandwichs chargés'. C'est-à-dire de verser des pots-de-vin à ceux qui transmettent les procès-verbaux. Pourquoi n'a-t-on pas communiqué les tendances par province pour rassurer les citoyens sur le fait que l'élection se déroule sans fraude ? Mon inquiétude, c'est que des fraudes soient commises lors de la transmission des résultats au niveau national. Mais il est vrai que, cette fois, les candidats avaient anticipé les tripatouillages possibles. Ils avaient demandé à leurs équipes de leur faire parvenir les photos des PV de dépouillement en province. Il sera donc plus difficile de falsifier les résultats à Libreville.

La situation est très tendue ici et il va falloir que les trois principaux candidats contrôlent leurs militants au moment de l'annonce des résultats. Je pense qu'ils devraient se parler dès maintenant et qu'ils adoptent une position commune pour éviter l'embrasement. J'espère qu'ils ne feront pas passer leurs intérêts individuels avant l'intérêt du peuple gabonais.