"Obama le guérisseur"

Cette image a été envoyée par un neurochirurgien américain à ses amis. Son message : le président américain joue les guérisseurs africains avec le système de santé américain. Lire la suite...

L'initiative d'Obama visant à réformer le système de santé aux Etats-Unis a été retoquée par les parlementaires. Démocrates et républicains se sont entendus pour repousser à septembre l'examen de cette loi phare de la nouvelle administration. L'annonce de ce projet avait déclenché une multitude de campagnes menées par des médecins, des assureurs ou des patients pour qui cette réforme est "socialiste" et ouvre la voie à un "rationnement santé".

Les Etats-Unis est le seul grand pays industrialisé qui n'offre pas d'assurance maladie gratuite à tous ses citoyens. Résultat, personne au monde ne dépense plus en traitements médicaux que les Américains. Le plan d'Obama prévoit d'offrir une "option publique" : une assurance maladie gérée par le gouvernement qui offrirait à tout citoyen la possibilité de souscrire à un contrat peu coûteux, obligeant ainsi les compagnies privées à s'aligner sur ses tarifs. La loi prévoit également que tous les Américains auront l'obligation de payer pour une assurance maladie.  

Près de 85% des Américains ont souscrit à une assurance privée, souvent en partie financée par leur employeur. 15% d'entre eux ne disposent toutefois d'aucune protection, à moins de se rendre dans un centre d'urgence - les hôpitaux sont obligés de recevoir tous les patients, même insolvables. Cette portion de la population n'a donc pas accès aux traitements médicaux de base. Il existe bien des programmes de soins publics, comme Medicare (pour les personnes âgées) ou Medicaid (pour les patients à faible revenus ou au chômage). Leur couverture est cependant différente suivant la ville ou l'Etat, et elle ne porte que sur des cas extrêmes.

“Les personnes qui n'ont pas de couverture sociale sont un peu comme des voleurs au supermarché”

Le docteur Mark Kellen est anesthésiste et spécialiste de la douleur basé à Rockford, Illinois. Il préside l'Association des physiciens et des chirurgiens américains ainsi que "Reprends le contrôle de la médecine" (Take Back Medicine), un groupe qui fait campagne contre l'interférence du gouvernement dans le système de santé.

En tant que praticien, le principal problème avec le plan Obama, c'est la paperasse supplémentaire. Les médecins européens n'ont pas assez de temps pour s'occuper de leurs patients à cause de la paperasse. On voit en Europe que lorsque l'Etat paie pour tout, la qualité des traitements est plus faible. Aux Etats-Unis, vous pouvez faire votre marché, ce qui favorise la compétition. Obama veut mettre un terme à cela. Son programme transférerait simplement l'argent des gens vers le gouvernement. Juste parce que ça ne marche pas pour une minorité, il veut bouleverser un système qui fonctionne pour la majorité. Je vais juste donner un exemple :

Ma fille a un diplôme d'art, elle a 22 ans et elle vit seule. Elle est en pleine santé. Donc elle paie 21 euros par mois pour une assurance maladie basique, au lieu des 550-600 euros qu'elle devrait débourser pour une couverture complète. Si elle doit faire un frotti par exemple, ce qui n'est pas couvert par son assurance, elle devra juste payer 50 euros supplémentaires, sans paperasse. Si elle avait une maladie grave, elle devrait débourser 3 500 euros, et le reste serait pris en charge par son assurance.

Ceux qui ne peuvent vraiment pas se le permettre bénéficient des programmes de l'Etat - Medicare et Medicaid. Mais il y a un segment de la population, la classe moyenne, qui ne peut pas se payer d'assurance maladie, mais qui gagne trop pour bénéficier des aides publiques. Ce sont eux qui doivent être ciblés.

Pour moi, les personnes qui n'ont pas de couverture sociale sont un peu comme des voleurs au supermarché. Le supermarché doit augmenter ses prix pour se couvrir des vols, comme les services de santé doivent augmenter leurs prix pour couvrir ceux qui ne paient pas. Les hôpitaux sont  obligés de les accepter et leurs traitements sont payés avec nos impôts."

Le rationnement de la santé et vous

Publiée par "The Health Administration Bureau".

Extraits :

"Le bureau met l'accent sur le sacrifice, le devoir et l'autodiscipline. Jayne n'a qu'un enfant, Bill a abandonné l'hélicoptère pour prendre une jolie route et le petit Jimmy laisse tomber sa deuxième visite chez le dentiste. Les familles ont droit à 15 minutes de consultation par mois. Le département de la santé a inventé un nouveau médicament - 'le meilleur' - un traitement contre la perte de cheveux, les hémorroïdes et les poignées d'amour. Il maintient la pression artérielle et le déficit du budget à un niveau très bas. Rencontrez Charlie, il a mal à la gorge, mais sa famille a déjà bénéficié de ses 15 minutes de consultation. Heureusement, sa grand-mère est morte et il a donc droit à 30 secondes de bonus. Parle vite ! Juste assez de temps pour se faire prescrire 'le meilleur'. Tous les Américains comprennent qu'ils doivent partager leur pilule en deux, mais chaque patient non traité est une victoire patriotique."