Au Stade français, la flamboyance n'a pas de limite
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Le Stade français avait créé quelques remous en 2005 en arborant des maillots roses pétants, couleur résolument anti-virile. L'édition 2009, récemment dévoilée, fait dans la surenchère visuelle : traitement néon et coloris fluos pour sublimer le visage de Blanche de Castille, nouvelle effigie du club... Notre Observateur, ancien joueur de rugby, décrypte cette tendance. Lire la suite et donnez votre avis.
L'équipe parisienne de rugby du Stade français avait créé quelques remous en 2005 en arborant des maillots roses pétants, couleur résolument anti-virile. L'édition 2009, récemment dévoilée, fait dans la surenchère visuelle : traitement néon et coloris fluos pour sublimer le visage de Blanche de Castille, nouvelle effigie du club... Notre Observateur, ancien joueur de rugby, décrypte cette tendance.
Menée par son très médiatique président Max Guazzini, le Stade français a entrepris de chambouler en profondeur les codes du rugby pour attirer un public nouveau, plus jeune et féminin. Pom-pom girls, objets dérivés et bande son "catchy" font leur apparition dans un sport jusque-là plutôt réservé aux amateurs de cassoulet. Exit les polos informes et délavés, place aux maillots "stretch" et aux couleurs flamboyantes. Après les lys fuchsia imaginés par la styliste Sophie Canon, les maillots 2009 s'inscrivent dans la lignée des couleurs pétaradantes "inspirées des tendances actuelles de la mode", selon le site officiel d'Adidas.
"On essaie à chaque fois d'innover et de garder tous les symboles du club dans trois maillots : les trois éclairs, la fleur de lys, et le lys stylisé qui est devenu notre best-seller", explique Ludovic Barthes, le responsable marketing et produits dérivés du Stade français.
Les fans de rugby ont beau s'insurger contre ce qu'ils considèrent comme le sommet du mauvais goût, les résultats sont là : le Stade a vendu 100 000 maillots en 2007-2008 contre 6 000 avec leur ancien équipementier, Kappa. Le succès sera-t-il au rendez-vous pour les nouvelles éditions, ou bien les stylistes du Stade français sont-ils allés trop loin dans le flashy ?
Vous aussi, donnez votre avis sur le maillot 2009 du Stade français.
Les nouveaux maillots de la saison 2009-2010 du Stade français : La reine Blanche de Castille, mère du roi Saint-Louis (les élèves du lycée Saint-Louis ont fondé le Stade français en 1883), y est à l'honneur.
Esthétique warholienne et lys roses stylisés pour l'édition 2007-2008.
"Le maillot est une toile vierge où l'on peut afficher ce que l'on veut"
Massimo Giovanelli est un ancien joueur du Paris University Club (PUC) et capitaine de l'équipe de rugby d'Italie entre 1993 et 2000. Il est également architecte et travaille à Parme.
Le maillot 'stretch' a fait son apparition il y a une dizaine d'années et avec lui sont venues de nouvelles possibilités de graphisme, de technicité de la couleur, qui n'existaient pas avant. Le maillot est devenu une toile où l'on peut raconter une histoire, faire passer un message, montrer ce que l'on veut. Finie l'époque du simple logo cousu sur le polo. Les maillots ne sont plus cantonnés à faire la promo du sponsor du club, les possibilités sont infinies.
On peut aimer ou non, mais Max Guazzini et son équipe sont des révolutionnaires qui ont marqué l'histoire du rugby français. Leurs idées ont bousculé au départ mais ils ont profondément rénové ce sport. Leur but était d'aller chercher un public nouveau, et ils ont réussi. D'ailleurs, les joueurs ont tout de suite suivi."