HONDURAS

Un manifestant écrasé par les militaires

Depuis le coup d'Etat militaire qui a renversé, dimanche dernier, le président Manuel Zelaya, de violents heurts secouent la capitale du Honduras, Tegucigalpa. Sur cette vidéo amateur, filmée lundi, un partisan du président déchu se fait écraser par un véhicule militaire. Lire la suite et voir la vidéo...

Publicité

Depuis le coup d'Etat militaire qui a renversé, dimanche, le président Manuel Zelaya, de violents heurts secouent la capitale du Honduras, Tegucigalpa. Sur cette vidéo amateur, filmée lundi, un partisan du président déchu se fait écraser par un véhicule militaire.

Le jour du coup d'Etat, le président Zelaya devait consulter ses compatriotes sur une révision constitutionnelle qui lui aurait permis de briguer un second mandat. Dimanche après-midi, le président du Congrès, Roberto Micheletti, a été désigné par le Parlement chef de l'Etat par intérim, tandis que Zelaya, encore en pyjama, se faisait conduire 'manu militari' au Costa Rica.

Peu après le coup d'Etat, des affrontements ont opposé les partisans du président Zelaya aux forces anti-émeutes, faisant plusieurs blessés. Peu d'informations, souvent contradictoires, filtrent sur ce qui se passe au Honduras en raison du black-out sur les médias imposé par le président par intérim. La vidéo amateur ci-dessous a été postée par le site Habla Honduras qui affirme que l'homme qui se fait écraser par le véhicule est Rosel Ulises Peña, 30 ans, fonctionnaire dans une compagnie gouvernementale de télécommunications.

Images amateur des échauffourées après le coup d'État

Images postée juin 29 par "rbreve".

"Les stations radios n'émettent que de la musique"

Maria Lopez (pseudonyme) est étudiante de San Pedro Sula. Elle soutient le président déchu Manuel Zelaya.

La presse bolivienne a confirmé le décès de Rosel Ulises Peña. Et contrairement à d'autres cas, les médias 'underground' n'ont pas démenti. La vidéo me semble d'ailleurs assez claire.

Il y a deux jours, un sit-in a été organisé en soutien aux putschistes. Des compagnies privées ont accordé un jour de congé à leurs employés afin qu'ils puissent participer à l'événement. Des pots-de-vin auraient été versés et les plus hésitants se seraient même fait menacer.

Tous ceux qui n'acceptent pas ce qui se passe se dirigent actuellement vers la capitale ou quittent le pays. Certains foyers ont eu l'électricité coupée ; les stations radios n'émettent que de la musique et celles qui soutiennent le mouvement de protestation ont été fermées ou transmettent depuis des lieux tenus secrets. Les gens essayent de s'informer sur Internet, du moins ceux qui le peuvent. Pour ma part, je regarde CNN et Telesur (chaîne panaméricaine). Je refuse de regarder les chaînes nationales ou de lire la presse locale, car depuis le début de l'année on a assisté à une véritable campagne anti-gouvernement.

De nombreuses universités, dont la mienne, sont encore ouvertes, mais beaucuop d'étudiants ne s'y rendent pas car ils ne savent pas que les cours sont maintenus. Certains, comme ceux qui vivent à Progresso [un autre quartier de la ville], ne peuvent de toute façon pas s'y rendre car ils n'arrivent pas à traverser le pont bloqué par les forces armées. Dans d'autres endroits, j'ai entendu dire que des soutiens du président (mon président, Manuel Zelaya) sont poursuivis et jetés en prison."

L'incident

Postée par Habla Honduras lundi 29 juillet.