ITALIE

Les fascistes italiens demandent à patrouiller dans les rues en uniforme

Une loi est en discussion en Italie qui autoriserait des "rondes citoyennes" dans les rues. Les fascistes italiens ont été les premiers à se manifester. Et ils veulent patrouiller en uniforme.

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Une loi est en discussion en Italie qui autoriserait des "rondes citoyennes" dans les rues. Les fascistes italiens ont été les premiers à se manifester. Et ils veulent patrouiller en uniforme.

Une loi actuellement en discussion au Parlement italien prévoit que les autorités locales puissent autoriser des groupes de citoyens à patrouiller dans les rues afin de prévenir la criminalité. Les bénévoles ne seraient pas armés et leur rôle consisterait pour l'essentiel à signaler à la police toute activité suspecte. Mais quand les Gardes nationaux italiens ont fait savoir à une conférence de presse, samedi dernier, qu'ils patrouilleraient en bottes de cuir, avec des uniformes marqués de l'aigle impérial romain et du soleil noir (Schwarze Sonne) à douze branches, deux symboles nazis, l'initiative a soulevé une vive polémique en Italie et à l'étranger. A la suite de la conférence de presse, le ministre de la Défense italien, Ignazio La Russa, a déclaré que le groupe néo-fasciste ne serait pas autorisé à patrouiller.

Notre Observateur Alberto Celani nous a signalé cette histoire.

L’uniforme proposé par la Garde nationale

 

Ces photos ont été postées sur le site de la Garde nationale italienne. C'est dans ces uniformes que les gardes ont paradé samedi dernier lors de la conférence de presse. 

"Nous ne sommes pas fascistes"

Le président de la Garde nationale, Gaetano Saya, a posté cette vidéo sur YouTube en réponse à ses critiques.

Il affirme : "Nous ne sommes ni des Chemises noires, ni des fascistes, ni des nazis. Nous sommes des patriotes italiens et nous voulons la liberté."

Des propos pas vraiment pris au sérieux par les internautes qui relèvent d'ailleurs que le président de la Garde nationale italienne porte le drapeau italien ... à l'envers.

"Aujourd'hui, on ne peut s'empêcher d'envisager un retour du fascisme"

Aly Baba Faye est professeur de sociologie. D'origine sénégalaise, il s'est installé en Italie à l'âge de 22 ans et vit à Rome depuis vingt-cinq ans.

Au delà même de la symbolique fasciste des vêtements des gardes, accepter ce genre de patrouilles "citoyenne" est dangereux car c'est le signe de la démission de l'Etat dans ses fonctions régaliennes. La privatisation de la sécurité n'a jamais rien auguré de bon pour la démocratie. Ces patrouilles doivent signaler les comportements suspects à la police, mais sur quels critères se basent-elles ?  La couleur de peau ? Nous n'avons aucune garantie sur leur moralité. Cette initiative participe de la vaste opération de "propreté ethnique" en cours depuis près de cinq ans en Italie.

Le sentiment raciste est profondément ancré dans la société italienne. Les médias  et les hommes politiques de droite ont contribué à l'association immigré-criminel. Et comme la peur paie au moment des élections, aujourd'hui, même le centre-gauche s'est fait entraîner sur le thème de la sécurité, par simple conformisme électoral. C'est dans ce climat de peur que naissent ces initiatives.

Le même mécanisme de repli identitaire existe chez les immigrés. Depuis peu, certaines communautés comme les Equatoriens ou les Colombiens s'organisent en gangs. Les rapports entre communautés dégénèrent en guerre urbaine.

Je suis extrêmement déçu. En 25 ans ici, je n'ai jamais autant senti le racisme. Aujourd'hui, on ne peut s'empêcher d'envisager un retour du fascisme. Certaines communautés, comme les Marocains, renvoient leurs familles chez eux. On est au-delà du discours politique sur l'immigration. Le racisme est devenu culturel ici."

Les internautes proposent de redresser le drapeau de Gaetano Saya

Posté par fascistaIniorante