La guerre des graines
Ils sont de plus en plus à rejoindre les rangs des "Guerrilla Gardeners". Armés de pelles et de râteaux, ces activistes ont décidé de réintroduire des espaces verts par la force dans nos cités. Lire la suite et voir les photos...
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Des "Guerrilla Gardeners" à Gaywood Estate, Southwark.
Ils sont de plus en plus nombreux à rejoindre les rangs des "Guerrilla Gardeners". Armés de pelles et de râteaux, ces activistes ont décidé de réintroduire des espaces verts par la force dans nos cités.
Le "Guerilla Guardening", ou jardinage illégal, est né aux Etats-Unis à la fin des années 70 lorsqu'un groupe baptisé les "Green Guerrillas" a converti une zone abandonnée de Manhattan en jardin communautaire.
Récupéré il y quatre ans par le Londonien Richard Reynolds, le mouvement de rébellion mi-écologique mi-esthétique fait maintenant des émules dans le monde entier. A Rome, Dublin ou Cape Town, des citadins en mal de nature refleurissent les espaces urbains à l'abandon en y replantant des fleurs ornementales ou sauvages.
Les plus audacieux de ces militants-jardiniers investissent de nuit les terre-pleins du réseau routier, jouant à cache-cache avec la police. Les moins téméraires se baladent simplement avec un paquet de graines qu'ils sèment discrètement sur le chemin du travail.
La guérilla en photos
Photos postées sur le site de Guerilla Gardening
Stamford Street, à Londres, le 19 avril 2009.
Dans le quartier de South Central London. La police surveille la plantation des choux.
Steedman Street, à Londres, en mars 2009.
Des tournesols dans le sud de Londres.
Le carrefour de Westminster Bridge Road.
"Neuf mille Guerrilla Gardeners du monde entier sont inscrits sur mon site"
Richard Reynolds, 32 ans, est publicitaire en freelance. Londonien originaire de la région rurale du North Devon, il a lancé le blog des Guerrilla Gardeners en 2004.
Avant que je lance mon blog, les Guerrilla Gardeners existaient, mais il s'agissait d'initiatives dispersées. Le site a permis de connecter les activistes entre eux. Moi, je collecte des informations, je donne des idées, comme la recette du 'seed bombing' qui permet de faire pousser des plantes dans les lieux difficiles. Aujourd'hui, 9 000 Guerrilla Gardeners du monde entier y sont inscrits.
Notre démarche peut parfois devenir politique. Lors de notre dernière action, lundi, une soixantaine d'entre nous se sont retrouvés à l'aéroport d'Heathrow pour une journée de jardinage. C'était notre moyen de dire non à l'expansion de la zone de l'aéroport. Avec des militants de Greenpeace, nous avons planté des fleurs récupérées après le salon de l'horticulture de Chelsea pour les replanter devant l'aéroport.
Le plus souvent, les policiers nous ignorent. Mais il arrive que l'on prenne des amendes ou qu'on nous empêche de filmer notre travail. Jusqu'à présent, la police n'a jamais détruit nos plantations. Nous nous concentrons sur les espaces à l'abandon, donc les propriétaires n'ont pas vraiment de raisons de déterrer nos plants. Mais deux de mes jardins ont disparu, un à cause d'une reconfiguration de la route, l'autre après la construction d'un nouveau bloc d'immeubles."
Londres après trois ans de guérilla jardinière
Posté sur YouTube par TheGuerrillaGardener
Une nuit avec les Guerrilla Gardeners
Posté sur YouTube par TheGuerrillaGardener